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Affaire Belassal : 12 mois de prison avec sursis pour le supporter du FC Barcelone

«L’affaire Belassal» arrive à son terme. Convoqué pour la seconde fois devant la Cour d’appel de Marrakech pour offense à la personne du Roi, Yacine Belassal, a été condamné à 12 mois de prison avec sursis.

Pour rappel, Yacine Belassal, avait été condamné à 18 mois de prison ferme en première instance pour avoir inscrit sur le mur de son école «Dieu, la patrie, FC Barcelone». Dès lors, le directeur de l’établissement scolaire s’empressait d’alerter les services de police et Yacine, 18 ans, était interpellé par les éléments de la gendarmerie royale avant d’être déféré devant le Procureur du Roi, puis transféré à la prison de Marrakech.

«Se retrouver dans une cellule, aux côtés de 90 personnes condamnés pour assassinats, trafics de stupéfiants, vols avec violence, c’est une expérience terrible. Mes nuits sont cauchemardesques. Je n’arrive plus à trouver le sommeil. Parfois, j’ai des vertiges. J’ai vraiment dû mal à me remettre de ce passage en prison», nous confie Yacine.

Comment vit-il sa condamnation ? «C’est une sanction sévère. Je n’ai pas commis de crime ou de délit. En outre, mon avenir professionnel risque d’être plombé par cette condamnation. Imaginer un employeur qui a la possibilité de recruter entre une personne qui a un casier judiciaire vierge et une autre, entachée par un antécédent judicaire. Son choix va être clair», déclare Yacine Belassal, quelques minutes après le verdict de la Cour d’appel.

De plus, il craint que son année scolaire –déterminante car il passe son baccalauréat- ne soit une année perdue. «J’ai déjà perdu deux mois. Ce qui constitue un retard colossal. Aujourd’hui, j’essaie de rattraper le temps perdu en récupérant les cours auprès de mes copains. Mais, je n’ai pas forcément toute ma tête. C’est dur. Psychologiquement, je suis au fond du gouffre», lâche-t-il, la voix tremblante.

Quand à sa famille, elle a décidé de quitter le village de Aït Ourir, situé à une trentaine de kilomètres de Marrakech, car le regard et les propos tenus par le voisinage sont devenus intenables. «C’est plus possible de continuer à vivre ici. On doit partir pour se protéger des regards et des mots déplacés», indique Yacine Belassal.

C’est à Marrakech que la famille Belassal devrait s’établir. Histoire de faire le vide et de tirer un trait sur le déroulement (et le dénouement) d’une affaire qui a marqué une famille toute entière. Triste sort pour un jeune dont le (seul) tort aura été d’exprimer sur un mur son attachement à un club de football.

Rachid Hallaouy
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