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Brouille diplomatique entre Rabat et Rome après l’arrestation d’un sénateur marocain en Italie

Les relations entre le Maroc et l’Italie sont depuis quelques jours difficiles après l’arrestation et la condamnation par la justice italienne, à deux années et demi de prison ferme, du membre de la deuxième chambre du parlement marocain, Yahya Yahya, a constaté APA à Rabat.

Le sénateur marocain, qui a également la nationalité espagnole, a été interpellé le 4 août dernier à Rome pour « atteinte à l’ordre public » et condamné, le lendemain, dans le cadre d’une procédure d’urgence.

Selon les derniers éléments d’information disponibles à Rabat, Yahya Yahya, connu par ses sorties médiatiques fracassantes contre « l’occupation espagnole » des deux villes marocaines Ceuta et Mellila, a été assigné à résidence suite à une décision de la justice italienne, vendredi, dans l’attente de son jugement en appel.

Citant des sources proches, la presse marocaine, parue samedi, fait état d’un « jugement expéditif » du sénateur Yahya « qui n’a pu bénéficier d’aucun des droits élémentaires reconnus aux justiciables » et serait même traité comme « un criminel d’une extrême dangerosité ».

Parmi les rebondissements de cette affaire, qui a soulevé « étonnement et indignation » au Maroc, le rappel de l’ambassadeur marocain à Rome pour fournir aux autorités marocaines « les informations et appréciations nécessaires sur les motifs, les circonstances et évolutions de cette question préoccupante s’agissant en particulier d’un élu du peuple marocain », selon les termes d’un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères.

La partie marocaine, notamment la défense, a soulevé moult « contradictions » dans cette affaire, qualifiée par la famille du sénateur de « mascarade judicaire».

Yahya Yahya rejette en bloc les accusations italiennes d’atteinte à l’ordre public expliquée, entre autres, par une altercation devant sa chambre d’hôtel entre le sénateur marocain et deux policiers italiens « habillés en civil ».

Le procès verbal de la police italienne fait état également d’«antécédents de l’intéressé avec la justice espagnole », allusion à son arrestation provisoire en mai dernier par les autorités de la ville de Mellila, dont il est originaire, pour avoir refusé de comparaître devant le juge espagnol vu qu’il rejette « la légitimité » de la présence espagnole dans cette ville occupée depuis 1497.

Seul un « dénouement imminent » pourrait éviter aux deux pays une véritable « crise diplomatique », relève-t-on à Rabat.

Source: APA News

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