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Melilia. Le lobbying marocain fait bouger les Espagnols

Bonne nouvelle pour les habitants de Nador. Les procédures d'accès à Melilia seront «simplifiées», a déclaré le délégué du gouvernement espagnol, Gregorio Balayer, le mercredi 30 juillet.

Cette déclaration officielle est l'aboutissement du lobbying des Marocains de Nador. Depuis plus d'un mois, le mécontentement règne contre le durcissement des conditions d'accès au poste frontière de Béni-Ansar.

En effet, les gardes frontières espagnols exigeaient des citoyens marocains résidant à Nador, et donc en principe dispensés de visa, de présenter ce document. Sans quoi, ils leurs refusaient l'entrée.

De plus, les militants associatifs de la région dénonçaient «les exactions policières» dont étaient victimes les Marocains : violences policières, exigence de présenter des documents non exigés officiellement, etc.

Outre la pression côté marocain, ce fléchissement s'explique aussi par le ras-le bol des commerçants et des chefs d'entreprises espagnols de Melilia. Le blocage de la «frontière» maroco-espagnole a été en effet préjudiciable pour l'économie du préside. C'est d'ailleurs devant la présidente de la Confédération des chefs d'entreprises et de la chambre de commerce de Melilia (CEME), des commerçants et des chefs d'entreprise que Gregorio Balayer a tenu à assurer que désormais «fluidité et sécurité seront conjugués au poste frontière afin de répondre aux normes européennes dans ce domaine».

«C'est un signe que le problème, ne tardera pas à être résolu», s'enthousiasme Chakib Khiyari, militant associatif et fin connaisseur de la région. «Nos efforts ont porté leur fruits, mais on ne sait pas encore si les procédures se sont effectivement simplifiés. Nous allons procéder à une sortie sur le terrain pour vérifier», poursuit Chakib Khiyari. Cela étant, les acteurs associatifs sont plus préoccupés par la bureaucratie marocaine qui «consacre de facto le caractère espagnol de l'enclave». «La DGSN impose dans ses règlements le passeport pour les gens de Nador et le visa pour les Marocains des autres régions. Nous demandons à ce que ce contre-sens soit vite réglé», réclame Chakib Khiyari. «L'Espagne est au moins démocratique, car même leur société civile s'est jointe à notre combat, alors que du côté marocain, la situation est incompréhensible», s'exaspère le militant associatif.

Zakaria Choukrallah
Source: Le Soir Echos

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