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Calme fragile à Ifni et manifestation à Paris

La situation était calme, lundi, à Sidi Ifni après une nouvelle journée d'escarmouches entre les manifestants et les forces de l'ordre.

Les élèves de la deuxième année du baccalauréat ont ainsi commencé les examens de fin d'année dans le lycée même qui servait de lieu de détention des manifestants. Une source sur place confirme l'organisation d'un nouveau sit-in, dimanche en début de soirée, avec une présence accrue d'enfants et de femmes munis de drapeaux et demandant le «départ du Makhzen» de leur ville. Le sit-in a été dispersé après l'intervention des forces de l'ordre, mais sans que ces dernières ne procèdent à des arrestations. D'ailleurs, le flou entoure touj ours le nombre de manifestants ayant été arrêtés. Le ministère de l'Intérieur avance le chiffre d'une dizaine tout au plus alors que les sources associatives sur place tablent sur un plus grand nombre. Ce qui est sûr, c'est que des dizaines de manifestants, entre 150 et 200, ont été relâchés après avoir été copieusement tabassés. Les mêmes sources affirment également que dimanche, en début d'après-midi, des dizaines de personnes étaient toujours réfugiées dans les montagnes qui surplombent la ville au moment où d'autres habitants, par dizaines, sont allés s'installer chez leurs proches dans les campagnes environnantes. Les forces de l'ordre, elles, continuent de rechercher des manifestants. Elles ont surtout encerclé «Jbel Boulaâlam», montagne surplombant la caserne de la ville, où squattent toujours plusieurs dizaines de personnes dont un bon nombre de membres d'associations locales.

Qu'en est-il des revendications à la base du blocage du port et donc de l'intervention musclée de samedi dernier ? «Les populations campent sur leurs positions et veulent bénéficier des ressources de la région», explique Abdellah Birdaha, secrétaire général de la section de l'AMDH à Tiznit. Des sources fiables affirment également que des Marocains établis en France et originaires de la région de Sidi Ifhi ont manifesté, dimanche 8 juin, devant le siège de l'ambassade marocaine à Paris, puis sur l'esplanade du Trocadéro, devant des centaines de touristes et de passants. Ces manifestants, organisés dans le cadre de l'Association des MRE originaires des tribus d'Ait Baâmrane, revendiquaient la levée du siège de leur ville d'origine. Certains seraient même allés jusqu'à réclamer une intervention internationale pour faire cesser les violences dont ils ont entendu parler à travers quelques chaînes de télévision ou sur Internet, notamment à travers le site de partage de vidéos YouTube.

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Mohammed Boudarham
Source: Le Soir Echos

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