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L'état-civil marocain se met enfin aux nouvelles technologies

Les nouvelles technologies feront leur entrée dans l'état-civil. Le ministère de l'Intérieur veut créer une base de donnée informatisée et interconnecter les 2.172 bureaux de l'état que compte le Maroc.

Le ministère de l'Intérieur tente d'améliorer la qualité du service des bureaux d'état-civil. Le département de Chakib Benmoussa lance ainsi un vaste chantier visant la modernisation de ce service public. «Ce projet national de grande envergure consiste en la mise à niveau des infrastructures et des ressources humaines ainsi que l'informatisation des services de l'état civil» ,explique Noureddine Boutayeb, wali directeur général des collectivités locales, lors d'un point de presse organisé jeudi 22 mai, dans le nouveau bâtiment de l'annexe du ministère de l'Intérieur. En clair, les 2.172 bureaux de l'état-civil seront réaménagés de sorte à être plus accueillants et seront équipés en matériels informatiques. Mieux, les différents bureaux du pays seront également interconnectés. Objectif : créer une base de données informatisée pour améliorer les prestations fournies aux citoyens et mettre à la disposition du gouvernement une banque d'informations fiables pour un meilleur ciblage de ses politiques et stratégies nationales socio-économiques, notamment dans la Santé, l'Education et la couverture sociale. Pour commencer, cette adrninistration se dotera dune nouvelle identité visuelle reflétant la nouvelle ère. Le projet est ambitieux et la tâche n'en est pas moins facile. Le Maroc compte 1.497 communes, 2.172 bureaux d'état-civil, 6.515 officiers entre présidents de commune et délégataires et près de 12.000 employés. De même que les données de près de 45 millions d'actes d'état-civil doivent être informatisées. Pour faciliter la tâche aux collectivités locales, le ministère de l'Intérieur adopte une approche novatrice. Chakib Benmoussa propose aux différentes communes un package. L'offre de service s'articule autour de quatre composantes. La première concerne la technologie. Il s'agit de fournir gracieusement à chaque commune un logiciel pour assurer la gestion de son bureau d'état-civil. Le second volet a trait à l'organisation. Un pack sera distribué à chaque bureau pour uniformiser les procédures administratives.

Quand au troisième volet, il concerne la mise à niveau des infrastructures. Enfin, pur réussir le projet, chaque commune bénéficiera d'une assistance d'experts en la matière . Des prestataires privés accompagnerons les communes dans la mise en place des nouveaux modes de gestion. Cette offre se fera à travers un processus d'externalisation. Un appel d'offre sra ainsi lancé. «Ce projet, qui nécessitera la mobilisation de 600 millions de DH, démarrera en juin prochain», précise Noureddine Boutayeb. «L'offre de service», y compris le financement, fera l'objet d'une convention qui sera paraphée entre les communes et le ministère de l'Intérieur. Celui-ci se donne une période de 4 à 5 ans pour concrétiser ce projet. Par ailleurs, une campagne nationale de communication sera lancée parallèlement pour sensibiliser la population à l'importance de l'enregistrement à l'état-civil. Constat flagrant : la couverture de l'état-civil est faible. En effet, le taux d'enregistrement des naissances est de 86,5% en 2008 et pour les décès de 56,5%. Les brigades mobiles rélevant des communes ont recensé 213.235 citoyens non couverts au niveau de 25 provinces et préfectures. Autres chiffres : 8.499 ménages ne disposent pas d'actes de mariage au niveau de 11 provinces et préfectures. De même, un nombre élevé d'enfants abandonnés après l'accouchement non inscrits à l'état-civil a été relevé. Cette situation qualifiée d'«anormale» doit changer, martèle Noureddine Boutayeb. Pour cela, une opération de sensibilisation sera lancée à partir du mois de juin dans les différentes régions du pays, notamment les zones rurales et éloignées, l'objectif étant d'atteindre un taux d'enregistrement de 100%. Le ministère de l'Intérieur ne lésinera pas sur les moyens pour réaliser l'objectif escompté. Des moyens importants seront ainsi mobilisés. Guide, émissions radiotélévisées diffusées en langue arabe et différents dialectes, affiches publicitaires... Par ailleurs, les MRE sont aussi concernés par cette opération nationale de grande envergure.

Un peu d'histoire

L histoire de l'état-civil au Maroc a connu une importante évolution depuis le protectorat jusqu'à l'indépendance du pays et même après cette étape Le premier régime d'état-civil au Maroc date de 1915. Il était accessible uniquement aux étrangers résidant au royaume pour les besoins d'enregistrement des naissances et décès, ainsi que pour la célébration des mariages. En 1931, seuls les Marocains bénéficiant d'une aide familiale ont pu accéder à ce service Ce n'est qu'en 1950 que le premier régime de l'état-civil propre aux Marocains a pu être instauré. Depuis, de profonds changements ont été opérés pour l'extension de ce régime aux zones sud et nord du pays. Une révision globale des textes relatifs à l'état-civil n'a été réalisée qu'en 2003, avec la promulgation de la loi 37-99, qui a instauré une nouvelle procédure pour le choix des prénoms. Cette évolution des textes a été accompagnée par une évolution du nombre des bureaux d'état-civil, qui est passé de 112 en 1915 à 2.172 en 2008.

Source: Le Soir Echos

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