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Agréments de transport: le scandale arrive au Roi

Les agréments de transport sont une parfaite illustration du système rentier érigé au Maroc en véritable « filet social ». En principe, ce système a été établi pour récompenser d’anciens résistants, aider des personnes démunies, offrir des moyens de subsistance à des handicapés... Dans les faits, il profite surtout à des agents d’autorité, voire parfois à des réseaux mafieux...

Il a fallu qu’une enquête soit ouverte, sur instruction royale, concernant un réseau qui s’était spécialisé dans les doléances présentées au Souverain pour que l’on commence enfin à parler de l’annulation des agréments et autres privilèges accordés indûment à de nombreuses personnes qui n’en ont absolument pas droit.

Selon de nombreux observateurs, dont des militants pour la préservation des deniers publics, cette mesure devra constituer le point de départ devant conduire à une démarche plus globale. Laquelle devra déboucher sur l’institution d’un véritable filet social au profit des personnes nécessiteuses et méritantes, pour que le Maroc puisse en finir définitivement avec les pseudos actions sociales qui ont montré aujourd’hui leur limite.

La justice s’en mêle : Privilèges mal acquis ne durent pas

La course vers les privilèges a ses spécialistes. Parmi ces derniers, il y en qui ont même trahi la confiance du Souverain. Mais, ils ont fini par tomber. C’est S.M Mohammed VI lui-même qui a ordonné l’ouverture d’une enquête les concernant.

UN réseau qui s’est spécialisé dans la présentation de fausses doléances au Roi pour bénéficier, indûment, d’agréments ou d’autres privilèges, a été démantelé dernièrement. Ses 24 membres devront comparaître le 6 décembre devant la Cour d’appel à Salé.

Les prévenus sont poursuivis, chacun en ce qui le concerne, pour « constitution d’une bande criminelle spécialisée dans l’escroquerie, falsification et utilisation de documents officiels et administratifs, usurpation d’identité, corruption, abus de pouvoir, divulgation du secret professionnel, non dénonciation et participation ».

Parmi les mis en cause, figurent six agents de sécurité, trois auxiliaires d’autorité, des fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, dont une femme, et un chef d’entreprise. Le ministère de l’Intérieur avait annoncé, le 20 novembre, que, sur ordre de SM le Roi Mohammed VI, les services de la police nationale avaient ouvert une enquête qui a mené au démantèlement de ce réseau.

Les différents éléments de cette enquête avaient révélé que ce réseau bénéficierait de complicités au sein de services administratifs. Organisés autour de plusieurs grandes villes, les membres du réseau opéraient à l’occasion des déplacements de Sa Majesté le Roi, les complicités dont ils bénéficiaient leur permettant de faire aboutir leurs doléances sur la base de faux documents et informations.

L’ensemble des prévenus avait été déféré directement par le Parquet devant la Cour d’appel, tandis qu’un ancien caïd à Salé, présumé impliqué dans cette affaire, avait été interrogé par le juge d’instruction de la Cour d’appel de Salé en vertu des dispositions du code de procédure pénale relatives au « privilège de juridiction ».

D’ores et déjà, la Cour a décidé la confiscation des biens de 13 des 24 membres présumés du réseau de falsification de doléances de nature sociale.

La décision de confisquer les biens de 13 des 24 mis en cause dans l’affaire répond à une requête du Parquet général qui avait demandé initialement à la Cour de saisir les biens de l’ensemble des personnes impliquées dans cette affaire, précise une source judiciaire.

Une affaire à suivre...

Source: Le Reporter

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