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Almassae : Coup de projecteur sur le tsunami médiatique de Rachid Niny

Rachid Niny, 37 ans et natif de Rabat, est aujourd’hui à la tête du titre de presse leader au Maroc «Almassae», un quotidien qui tire à pas moins de 200 000 exemplaires (la moyenne des ventes kiosques pour le mois d’octobre 2007 a été d’environ 170 000). Qu’est-ce qui pourrait expliquer l’ascension fulgurante d’un journal et d’un homme en un temps record ? En effet, avec seulement une année de vie, Almassae est devenu l’acteur média de référence et le «canard» préféré des marocains.

L’expression, «c’est en forgeant que l’on devient forgeron», colle parfaitement au parcours de vie du nouveau leader d’opinion. Après un parcours scolaire normal, il s’oriente naturellement vers le journalisme avec une première collaboration avec le journal Alam, comme chroniqueur, en 1997. Faute de moyens et de perspectives, il décide de quitter le monde des médias et la planète Maroc pour rejoindre clandestinement l’Espagne durant trois années. Petits boulots et grosses «galères» ont, entre autres, rythmé son aventure ibérique.

Début 2000, le Maroc lui fait un appel du pied et Rachid Niny n’y reste pas insensible. «Je suis revenu pour les raisons identiques à celles de mon départ du Maroc» dit-il. Ainsi, «l’immigré» enclenche avec un job d’animateur TV à 2M. Et pendant plusieurs mois il anime une émission culturelle destinée à valoriser les talents connus et méconnus. Puis, il revient à ses premiers amours, la presse écrite, avec une chronique au sein du nouveau venu dans l’espace de presse arabophone, le quotidien Assabah (propriété du groupe de presse Eco Médias, également éditeur de l’Economiste), et ce pour un bail d’environ trois ans.

C’est à ce moment là que Rachid Niny se construit une image auprès du grand public. Ces chroniques font fureur, elles sont largement lues et commentées et même vendues (0,50 Dh). Il porte à bout de bras le quotidien au point de susciter des… tensions. «La raison majeure de mon départ d’Assabah se résume à la censure de mes chroniques, sans aucune explication». Dès lors, la seule issue était le divorce. Il sera prononcé en 2006.

Poète dans l’âme, mais pragmatique ô possible, il se lance dans une nouvelle aventure avec la naissance du quotidien généraliste Almassae, d’un mensuel «mode» et d’une revue trimestrielle dédiée à la gente féminine. Le tout en 12 mois ! Un coup d’essai qui va s’avérer gagnant (à la plus grande surprise de Niny et de ses deux actionnaires). En effet, Almassae rafle la mise et décroche le statut de leadership de la presse nationale. Incontournable sur la place, Almassae multiplie les records de vente (non sans irriter des confrères…).

«Rachid Niny a su élargir le lectorat grâce à une approche et à un traitement de l’information qui se veulent novateurs et accessibles au plus grand nombre. Il a également su exploiter l’espace désertique, dû à un décrochage des lecteurs, pour proposer un produit nouveau et surtout en phase avec les attentes du lecteur», déclare Saïd Essoulami, directeur du centre CMF MENA, chargé de la promotion de l’exercice des libertés d’expression, au Maroc.

Pour parfaire son œuvre, Rachid Niny s’apprête à lancer un nouveau journal. Il devrait s’intituler «Le Soir» (traduction de Almassae en français) et sa ligne éditoriale sera identique à Almassae. «Il s’agit d’un nouveau défi ! Compte tenu de la spécificité marocaine et l’utilisation populaire de la langue française ainsi que le potentiel de lecteurs, nous avons décidé de compléter notre offre avec le lancement d’un quotidien francophone». Premier numéro en kiosque à partir de mi janvier 2008.

Parfois taxé de populiste, Rachid Niny répond spontanément «si être populiste, c’est être populaire alors je veux bien être populiste».

Rachid Hallaouy
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