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Exclusif/Santé publique : Privatisation des polycliniques marocaines à partir de 2008

Les polycliniques marocaines (au nombre de 13) passent dans le giron du privé. Voilà la santé et la gestion des établissements publics de la Caisse nationale de la sécurité Sociale (CNSS) qui tombent sous l’escarcelle du privé. Certes, c’est peut-être un mal pour un bien (tant l’état des polycliniques laissaient à désirer ainsi que le déficit en équipements), néanmoins, la prudence doit être de mise car on ne peut pas traité à la légère l’environnement médical de millions de personnes.

Comment a-t-on fait pour en arriver là ? Pourquoi l’Etat n’arrive-t-il pas à gérer ses services publics ? Trop coûteux, trop lourd. Ainsi, l’assainissement, l’électricité, l’eau, la collecte des déchets ménagers, …à Casablanca ou Rabat, sont gérés par des multinationales étrangères. Est-ce la conséquence d’une impuissance à faire face à ses propres besoins ? Cela y ressemble fortement. Revenons au domaine de la santé publique au Maroc.

De 1979 à 1986, le Maroc décidait de construire 13 polycliniques (dont la première pierre était déposée en 1979 à Casablanca, au quartier de Derb Ghallef, pour la construction de la 1ère polyclinique). «Il faut savoir que les polycliniques construites répondaient aux normes internationales voire même plus. Super équipées, la majorité d’entres elles possédait des pistes d’atterrissages pour hélicoptères. Seul bémol, «les hélicoptères n’ont jamais pu décollé de l’aérospatiale de Toulouse», précise un ancien responsable dans une polyclinique.

Bref, après le versement de milliards de dirhams pour assurer le fonctionnement des polycliniques, des «scandales» financiers suite à l’attribution de marchés publics (certaines personnes ont bâti des fortunes), la gestion des 13 établissements financiers de la CNSS sera dans un futur proche assuré par un opérateur privé. Selon une source bien informée, c’est un groupe espagnol qui devrait être choisi par la direction de la «sécu» sur la base d’un cahier des charges. Fort de son expérience dans le domaine de la gestion des cliniques et des hôpitaux en Espagne, sa prise de «fonction» pourrait intervenir à partir du 1er janvier 2008.

Pour l’heure, des bruits de couloirs et des rumeurs persistantes font état de la volonté de la nouvelle direction de réduire la masse salariale (environ 3000 salariés aujourd’hui) au travers d’une opération de départs volontaires. La question de la mise à niveau de la formation du corps médical figurerait à l’ordre du jour (les médecins les plus performants ont quitté les polycliniques pour s’installer à leur propre compte, il y a de cela plusieurs années). Quant au montant (et la durée) du contrat de la gestion déléguée, il demeure méconnu ? Comme du reste, l’investissement programmé pour la rénovation des 13 polycliniques. Espérons que le service rendu sera à la hauteur des espoirs que suscite ce «transfert de compétences».

Rachid Hallaouy
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