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Média & affaire Maddie au Maroc : Heureusement que la médiocrité ne tue pas…

«Ah Maroc, il y a des blonds et des blondes !». Grâce à l’ignorance d’acteurs de médias internationaux, la planète a découvert que le Royaume comptait des personnes aux yeux clairs et aux cheveux blonds. Parfois, la médiocrité peut avoir du bon…

Gag ? Foutaise ? Moquerie ? Ignorance ? Comment qualifier le comportement des médias internationaux dans le traitement médiatique de «l’affaire Maddie» et l’effet d’annonce de sa présence au Maroc ? Les professionnels de l’information ont-ils perdu la «boule» ? Comment ont-ils pu parler de «rebondissement», de «nouvelle piste» sur la base d’une photo (prise fin août 2007 par des touristes espagnols en vacances dans le nord du Maroc) et surtout non authentifiée ? Créer de faux espoirs, d’illusions perdues, … font-ils partie de leur mission?

Voilà pour le côté «théorique» et philosophique de la profession. Passons au volet, pratique. Alors que la journée du mercredi 26 septembre n’a pas donné lieu à une avancée sur la disparition de la petite Maddie, et ce contrairement aux moyens déployés par les «mastodontes» de l’audiovisuel (TF1, France 2, Euronews,… ont envoyé des équipes à Marrakech et à Tétouan sur le champ). Heureusement que le ridicule ne tue pas, n’est-ce pas ?

Mais le summum est à venir. C’est un photographe de l’AFP (eh oui !) qui a levé le voile sur l’identité de l’enfant (devenue superstar) qui est apparue sur la photo qui a fait le tour du monde dans un temps record, à peine quelques heures ont suffit pour informer les 6 milliards d’humains. En clair, aujourd’hui, un acteur média (journaliste, reporter, grand reporter, photographe, caméraman) est multicarte. Détective privé, enquêteur, officier de la PJ, du renseignement, du contre espionnage,…

Ainsi, et grâce au photographe en question, le monde entier apprenait que l’enfant aperçue sur le dos de sa maman, au dessus d’un coteau en plein cœur de l’arrière pays de Tétouan, n’est pas la petite Maddie. Est-il suffisant de s’appuyer sur un photo montrant une petite fille blonde portée par un dame en tenue traditionnelle pour fabriquer un scoop gadget ? Et le respect envers la famille, les parents, les proches, de la petite Maddie ? Les médias s’y assoient dessus généreusement et confortablement. Le bizness de l’info est vraiment sans foi ni loi.

Et enfin, comment passer sous silence l’ignorance de nos chers amis (et confrères) ? Est-il logique, normal, juste, que des journalistes, des leaders d’opinions rattachés aux plus grands médias internationaux ignoraient l’existence de «blonds et de blondes» dans des régions du Maghreb ? Au Maroc, comme ailleurs au Maghreb, il y a des personnes dont le teint est pâle et le cheveu ensoleillé, la communauté «berbère» en particulier. Encore fallait-il avoir l’intelligence d’esprit de faire des recherches ? Une paresse intellectuelle lamentable.

Une fois de plus, les concepts et autres clichés en vogue en Occident ne sont pas étrangers à la fabrication d’actes aussi irresponsables que condamnables. Souhaitons que cela serve de leçon (à ceux qui ont pris pour habitude d’en donner), mais là, ce n’est pas gagné d’avance. Comme du reste, malheureusement, les retrouvailles de la petite Maddie, qui semblent difficiles. Pour toutes ces raisons, laissons faire ceux qui sont habilités à mener des enquêtes de cette nature. La tâche est suffisamment ardue pour ne pas la compliquer davantage.

En savoir plus : Blog sur l'affaire Maddie

Rachid Hallaouy
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