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Les dangers du trafic maritime sur le détroit de Gibraltar

L'attention des écologistes est aujourd’hui focalisée sur le détroit de Gibraltar. Là, un cargo y est ensablé depuis plusieurs semaines. A son bord: du fuel et beaucoup de ferraille.

Le New Flame, battant pavillon panaméen, est entré en collision, le 12 août dernier, avec le Tom Gertrud, un pétrolier danois. Heureusement, la coque du pétrolier a résisté, évitant le pire. Par contre, le New Flame a piqué du nez sur un banc de sable à 23 m de profondeur et à un demi-mile de Cap Europa. Une zone qui dépend de la juridiction de Gibraltar.

Il transportait au moment du choc quelque 750 tonnes de fuel et 27.000 tonnes de ferraille. Pour l’heure, les cuves résistent toujours mais jusqu’à quand? Les opérations de transvasement du fuel hors des cuves sont ralenties par des difficultés d’ordre technique. En clair, une épée de Damoclès pèse sur la zone si les travaux de sauvetage ne vont pas plus vite. Les médias espagnols sont sur le qui-vive et suivent avec intérêt la situation.

L’arrivée d’un sous-marin nucléaire américain à Gibraltar devrait elle aussi compliquer les opérations de transbordement du fuel. Les sauveteurs qui devaient remorquer le New Flame à Gibraltar pour le sécuriser dans la darse du Rocher devront agir sur place. Rappelons que le rocher de Gibraltar dispose d’une base de sous-marins de la marine britannique. Base qui sert de lieu d’approvisionnement et de réparation des navires. A plusieurs reprises, les écologistes espagnols ont manifesté leur désapprobation. En 2000, notamment, l’affaire du Tyreless, sous-marin nucléaire britannique en panne, avait mobilisé les militants écologistes des deux rives du détroit. Le sous-marin, en mission dans la Méditerranée, était tombé en panne et avait été remorqué jusqu’à Gibraltar. Sa réparation a duré des mois, provoquant la colère des habitants de la région. En 2005, ces mêmes écologistes avaient manifesté contre le remorquage du Sceptre, un autre sous-marin en difficulté, et avec tous les risques que cela suppose.

Mais, d’une manière générale, les accidents maritimes dans le détroit ne sont pas courants. On en dénombre en moyenne deux par an. Une chance, car la zone est très fréquentée. En effet, le détroit est traversé par plus de 100.000 bateaux par an, et la visibilité n’y est pas très bonne en raison d’une brume persistante.

Par ailleurs, le trafic devrait s’intensifier après l’entrée en activité du port de TangerMed. Les mesures de contrôle et de surveillance ont été augmentées après que la sonnette d’alarme a été tirée de part et d’autre sur les deux continents.

Ali Abjiou
Source: L'Economiste

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