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Ahmed Zaki, déraciné dans son pays natal

C'est lui qui a téléphoné. Un appel désespéré, en provenance du Maroc. Il y a débarqué, malgré lui, avec un sac rempli de caleçons, de tee-shirts et de shampoing, et 600 euros rassemblés par sa compagne.

Expulsé de France en juillet 2002, Ahmed Zaki se retrouve dans son pays natal qu'il a quitté à l'âge de 12 ans et demi, il y a plus de trente ans et dont il ne connaît pas la langue. Il y est toujours. Le ministère de l'Intérieur a refusé sa demande d'abrogation dans le cadre de la loi Sarkozy censée protéger ces «quasi-Français».

Pourtant, Ahmed répond non pas à un mais à plusieurs critères : arrivée avant l'âge de 13 ans, résidence en France de plus de vingt ans, où deux enfants sont nés. Le ministère, dans son dernier rejet, lui reproche d'être célibataire et de ne pas entretenir ses enfants. «Je suis allée lui rendre visite trois fois par semaine au parloir, nous avons un enfant de 11 ans, avec qui je suis allée le voir plusieurs fois au Maroc, dont plus de trois mois cet été. Que veulent-ils de plus ?», demande sa compagne. Aujourd'hui, Ahmed Zaki est hébergé à la fondation Hassan II à Kenitra, au centre d'accueil des Marocains résidents à l'étranger. Comme un «déraciné».

Charlotte ROTMAN
Source : Liberation.fr

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