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Enfance : Des unités de protection dans tout le Royaume

Les enfants sont-ils bien traités au Maroc? À en croire le secrétariat d’Etat chargé de la Famille, de l’Enfance et des Personnes handicapées (SEFEPH), la violence à l’égard des enfants est en expansion.

Une réalité bien triste. Le projet de décret, qui sera présenté au Conseil de gouvernement aujourd’hui vendredi par la secrétaire d’Etat chargée de la Famille, Yasmina Baddou, est porteur d’espoir. Il prévoit la création d’unités de protection des enfants (UPE) dans toutes les provinces et préfectures du Royaume. Un projet louable qui aura le mérite d’offrir aux enfants violentés un service «intégré». «Aujourd’hui, le circuit de traitement de la maltraitance de l’enfant n’est pas maîtrisé au Maroc. D’où la nécessité de ces unités», souligne le secrétariat d’Etat chargé de l’Enfance.

Les UPE auront pour mission d’assurer un accueil et une écoute permanents aux enfants victimes de violence, de les orienter, avec leurs tuteurs, vers des intervenants spécifiques (médecins, juges, etc.), de leur offrir une assistance médicale, psychologique, juridique et sociale et de les assister dans toutes leurs démarches, avec un suivi permanent. Elles pourront aussi intervenir dans la médiation ou la résolution des sources de conflit. Pour plus d’efficacité, les unités contribueront à des actions d’information et de sensibilisation aux droits des enfants. Elles offriront aussi tout un ensemble de documentation relative aux textes législatifs, procédures et annuaires des différents intervenants. Par ailleurs, des partenariats avec des ressources externes, notamment des médecins, avocats, psychologues, seront établis. Le projet prévoit également la création de points focaux choisis dans les secteurs gouvernementaux concernés. Par exemple, dans la justice, la santé, la Sûreté nationales, etc. Ces coopérateurs garantiront la rapidité et la flexibilité dans les procédures et fourniront les données nécessaires pour le bon fonctionnement des unités.

Concernant les ressources humaines, les unités contiendront un noyau dur permanent, constitué d’un directeur (délégué à la protection de l’enfance), des assistants sociaux et des éducateurs, un psychologue, un juriste et un personnel administratif. Un numéro vert sera mis à la disposition des victimes.

Une première unité pilote a été lancée le 27 juillet dernier à Marrakech. Une autre verra le jour dès la semaine prochaine à Casablanca. Suivies de 3 autres à Tanger, Laâyoune et Fès.
La création de ces UPE rentre dans le cadre du plan d’action national en faveur des enfants pour la période 2006-2015, initié en 2004. Le Sefeph a en outre élaboré deux programmes en faveur des enfants. «Idmaj», qui vise à soutenir la réintégration des enfants au sein de la société. Et «Inkad» pour la lutte contre le travail des petites bonnes. Ces initiatives contribueront sûrement à soutenir, ne serait-ce qu’un tant soit peu, la condition de l’enfant marocain.

Comment?

Comment des enfants violentés de moins de 8 ans peuvent-ils comprendre qu’un numéro vert est mis à leur disposition? Comment, s’ils l’ont compris, peuvent-ils dénoncer leurs parents qui, dans 60% des cas, sont responsables des maltraitances? Dans tous les cas, comment ces enfants peuvent-ils tout simplement s’adresser à des étrangers pour leur parler des violences subies, alors qu’en grande partie ils n’arrivent même pas à le faire avec leurs propres parents? Qui donc utiliserait ce numéro vert? Peut être des âmes charitables qui dénonceraient les cas flagrants… Tout le monde se souvient du petit garçon marrakchi enfermé pendant des années sur une terrasse avec des animaux…


Ahlam NAZIH
Source : L'Economiste

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