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Les Marocains lisent peu

Selon une étude panarabe sur le lectorat, présentée récemment par Synovate (société américaine de recherche marketing), les Marocains ne lisent que très rarement, par rapport aux autres pays arabes. 90% d’entre eux sont des lecteurs réguliers de la presse.

Les Marocains ne sont pas de grands lecteurs. La nouvelle, même si elle était plus ou moins pressentie, est, cette fois-ci, confirmée par une étude en bonne et due forme. Il s’agit d’une étude panarabe sur le lectorat, initiée par Next Page Foundation. Lancée en 2005, cette étude a couvert 5 pays arabes, à savoir le Maroc, la Tunisie, l’Egypte, l’Arabie Saoudite et le Liban. L’étude, qui est en fait la première du genre et la plus large de sa catégorie, a été présentée, récemment, par Synovate, une société américaine de recherche marketing fraîchement installée au Maroc. L’étude fait ressortir qu’à travers de la population lettrée, le nombre le plus élevé de lecteurs se trouve en Egypte et en Arabie Saoudite (88% et 94%). Le Maroc est classé avant-dernier (49 %), juste avant le Liban. Pour nuancer, sachez que les Marocains lisent tout de même des livres onze jours par mois, consacrent 46 minutes par jour à la lecture, et paient en moyenne 23 DH par livre. Sachez également que, sur les 5 pays couverts, 3 lettrés sur 4 lisent régulièrement. 90% d’entre eux sont des lecteurs réguliers de journaux et de magazines. Ils lisent particulièrement les actualités, la politique et les affaires courantes.

Par ailleurs, l’étude a démontré que 85% des Arabes lettrés couverts par cette étude ont lu au moins un livre durant les 12 derniers mois. Le Coran fait partie des livres les plus lus dans la plupart des pays arabes concernés par l’étude. En effet, que ce soit au Maroc, en Egypte ou encore en Arabie Saoudite, c’est le Livre Sacré qui surclasse tous les autres types de livres. Par ailleurs, et pour le cas du Maroc, les livres religieux restent, de manière générale, les plus consultés.

Les lecteurs du Liban ont un penchant pour Jabrane Khalil Jabrane, alors que les livres français restent les plus populaires parmi le lectorat tunisien. Concernant les langues, l’arabe est, naturellement, la langue la plus lue dans les pays arabes couverts par l’étude. Par ailleurs, la lecture en français est plus élevée au Maroc (28%), suivi du Liban (27%) et de la Tunisie (19%). Ce qui explique, en partie, ce souci majeur pour les lecteurs marocains. Ces derniers souhaitent avoir des livres plus intéressants en arabe, contrairement aux lecteurs des autres pays pour qui le problème ne se posait pas autant.
Ils souhaiteraient, par ailleurs, lire plus sur la santé, les voyages, la nature et la musique.

En outre, et afin d’augmenter le taux de lecture, plusieurs motifs sont évoqués, notamment les prix des livres et des sujets intéressants dans la langue préférée. Ainsi, une grande majorité des Marocains et des Egyptiens ont invoqué le motif des livres moins chers comme une raison pour lire plus. Ceci a été un argument de moindre importance pour les Saoudiens.

Pourquoi lit-on peu dans le monde arabe ?
Selon les résultats de l’étude, trois lecteurs sur quatre, dans le monde arabe liraient plus s’ils trouvaient des sujets intéressants. Le manque de temps, l’arrêt des études et le travail sont les autres raisons qui expliquent pourquoi les interviewés ne lisent pas suffisamment. En moyenne, les Arabes réduisent ou arrêtent la lecture entre 19 et 25 ans. Moins de temps est accordé à la lecture en raison des études et de l’âge. Avoir la télévision et le satellite est la deuxième raison la plus importante qui empêche les personnes de lire.


Hajar Dehhani
Source: Aujourd'hui Le Maroc

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