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Un job pour des jeunes marocains déscolarisés

Près des deux tiers (60,3%) des jeunes déscolarisés des villes de Tanger et de Casablanca sont inactifs. Et au moins un tiers n’a exercé aucune activité depuis la fin de sa scolarisation. C’est ce qu’a révélé l’enquête menée par le consultant en études de marché, Mohamed El Ouad, pour le compte de l’organisme de microcrédit, Planet Finance Maroc. Les résultats ont été présentés vendredi dernier, à Casablanca.

Au total, 300 jeunes âgés de 16 à 24 ans et 600 entreprises ont été interrogés. Avant de démarrer son projet «Insertion professionnelle des jeunes en situation précaire», Planet Finance a voulu identifier les profils, afin de les «croiser» avec les opportunités du marché. Le programme nécessitera un budget global de trois millions de dirhams. Il est réalisé en partenariat avec les associations l’Heure Joyeuse et Darna et financé par la Commission européenne, le groupe Accor, le ministère du Développement social et le Crédit Agricole. Au total, cent jeunes ont déjà été ciblés, dont 40 à Tanger et 60 à Casablanca. Les premiers modules de formation ont été élaborés, le projet devrant démarrer d’ici l’automne. La formation des participants puis leur insertion en entreprise s’échelonneront sur une période de 18 mois.
On ne s’en étonnera pas: un jeune sur trois (30,3%) ne possède qu’une formation de compagnonnage. Seulement 19% des répondants ont reçu une formation professionnelle.

A Tanger, plus d’un jeune sur dix (11,3%) est complètement analphabète. Ce triste pourcentage chute cependant à 0,7% à Casablanca. Les deux tiers des enquêtés préfèreraient travailler dans le secteur privé. La même proportion accepterait un salaire variant entre 2.000 DH et 3.500 DH. Fait significatif: 92% voudraient travailler dans le secteur formel. Le top trois des domaines dans lesquels ils souhaiteraient opérer est l’industrie, les services et le commerce. Le mode de recrutement largement privilégié est «l’intermédiaire», c’est-à-dire via une connaissance. 78,7% des Casablancais affirment en avoir besoin pour obtenir un emploi.

Mais surprise! Les entreprises font face, de leur côté, à de sérieuses difficultés de recrutement. Plus d’une sur dix déclare des offres d’emploi non satisfaites, depuis les six derniers mois. La majorité des offres concernerait des postes d’ouvriers. Ce sont les entreprises entre deux et neuf employés qui auraient le plus de problèmes de recrutement. Parmi les principales difficultés à l’embauche, elles ont cité: les salaires et cotisations sociales trop élevées, l’absence du profil recherché, le manque de discipline des nouvelles recrues et enfin, la difficulté des métiers.

Marie-Hélène Giguère
Source: L'Economiste

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