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Les marocains en Côte d'Ivoire reçus par l'ambassadeur

L'ambassadeur du Maroc en Côte d'Ivoire, Hassan Bennani, vient de recevoir les familles marocaines dont les magasins et les domiciles ont été pillés lors des événements sanglants qui ont secoué la semaine dernière la Côte d'Ivoire, notamment Abidjan.

Selon l'agence MAP, nos ressortissants ont demandé au diplomate marocain d'exprimer leur gratitude à SM le Roi Mohammed VI pour la haute sollicitude et l'intérêt particulier dont le Souverain entoure la communauté marocaine à l'étranger et renouvelé, à cette occasion, leur indéfectible attachement à son auguste personne et au glorieux Trône Alaouite.

«Après avoir exprimé sa compassion et sa solidarité, Hassan Bennani les a assurés que le nécessaire sera fait et que des recours pour destruction de biens et violation de domiciles seront déposés dans les plus brefs délais auprès des autorités ivoiriennes compétentes », ajoute l'agence Maghreb Arab Press.

A noter que trois avions ont été dépêchés, sur Hautes instructions de SM le Roi Mohammed V, pour rapatrier des membres de la communauté marocaine résidant en Côte d'Ivoire. Quelque 210 ressortissants marocains établies en Côte d'Ivoire, notamment des enfants, ont bénéficié de cette opération de rapatriement.

Les ressortissants marocains avaient été regroupés dans trois lieux (quartier du Plateau, Ambassade du Maroc et quartier Zone 4) avant d'être acheminés vers l'aéroport international d'Abidjan dans des bus et véhicules 4X4 appartenant à l'Opération des Nations-Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI).

Celle-ci, à laquelle participe quelque 700 soldats marocains dont 22 officiers, continue de son côté d'assurer l'hébergement et la protection des nombreux arrivants dans les trois endroits sécurisés par les Casques bleus.

La communauté marocaine résidant en Côte d'Ivoire est estimée à près de 1.200 personnes actives dans le domaine commercial. La situation chaotique en Côte d'Ivoire rappelle celle de 1999 qui avait provoqué le retour forcé d'une centaine de Marocains à la mère patrie. A l'époque, nos compatriotes avaient été la cible privilégiée d'actes de pillage. La plupart des victimes de la guerre civile, parmi lesquelles figuraient de nombreux commerçants et des salariés, s'étaient réfugiés à Abidjan.

Cette fois-ci, l'opération de rapatriement a été décidée suite à la détérioration de la situation dans ce pays. Rappelons qu'un communiqué émanant du ministère des Affaires étrangères avait précisé que « sous l'instruction de S.M. le Roi Mohammed VI, l'ambassadeur du Maroc en Côte d'Ivoire suit de très prés l'évolution de la situation, en oeuvrant pour la sécurité des sujets de S.M le Roi ».

Le communiqué a ajouté qu' « mis à part quelques pertes minimes causés dans certains biens des ressortissants marocains résidants en Côte d'Ivoire, la majorité de la communauté marocaine n'a pas été touchée».

Aujourd'hui, le processus de paix en Côte d'Ivoire est une nouvelle fois bloqué après que des émeutes anti-françaises aient éclaté, entre les 6 et 9 novembre à Abidjan, suite à la destruction par les forces françaises de la quasi-totalité de la flotte aérienne militaire ivoirienne, en représailles à un bombardement d'un cantonnement français à Bouaké, dans le nord du pays contrôlé par les rebelles, qui a fait 9 morts et 38 blessés.

Les violentes manifestations anti-françaises ont provoqué l'exode de plusieurs milliers d'étrangers dont des Marocains, victimes d'exactions.

Le Président français Jacques Chirac avait assuré que l'action française en Côte d'Ivoire avait pour « unique objectif » de garantir la sécurité des ressortissants français. Pour sa part, le chef de l'Etat ivoirien, qui ne contrôle que le sud de son pays depuis le déclenchement d'une rébellion en septembre 2002, avait justifié sa décision de bombarder du 4 au 6 novembre des positions rebelles, en violation des accords de paix de janvier 2003.

Ces derniers refusent de désarmer. Ils exigent d'abord l'adoption des réformes politiques inscrites dans l'accord de paix de Marcoussis de janvier 2003 et réactivé par celui d'Accra, conclu sous l'égide de Kofi Annan, le 30 juillet 2004. Dans ces accords, le gouvernement ivoirien et l'opposition armée étaient convenus d'adopter des réformes législatives, d'amender un article de la constitution et de commencer à désarmer.

Lundi dernier, et à l'initiative de la France, des sanctions ont été infligées par le Conseil de sécurité des Nations unies à la Côte d'Ivoire, comprenant un embargo immédiat sur les armes.

La résolution prévoit l'imposition, pour 12 mois, d'un embargo sur les armes à destination de la Côte d'Ivoire, d'une interdiction de voyager et d'un gel des avoirs des personnes «désignées comme constituant une menace pour la paix et la réconciliation, notamment celles qui bloquent l'application complète des accords de Marcoussis et Accra III ».

Les personnes «considérées comme responsables de violations des droits de l'homme» ou ayant «publiquement incité à la haine et à la violence» sont également visées par ces mesures. Une commission créée au sein du Conseil de sécurité est chargée de dresser la liste de ces personnes et de la tenir à jour.

El Mahjoub Rouane
Source : Le Matin

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