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Casablanca se débarrasse de ses bidonvilles

Les chantiers de relogement ou de recasement des bidonvillois s’intensifient à Casablanca. «Si l’Etat ne met à notre disposition que des lots de terrain, on ne pourrait jamais les construire, ni même en régler le prix», affirment les habitants de douar Sekouila».

«Même l’achat du terrain peut-être financé dans le cadre du prêt Fogarim», répond le Premier ministre, Driss Jettou, lors de sa visite de la zone industrielle de Sidi Bernoussi samedi 14 avril (cf.www.leconomiste.com). Ce fonds servira en effet à garantir aussi bien les opérations de relogement que celles de recasement des bidonvillois. Ainsi, dans le programme des pouvoirs publics casablancais et sur les 6 chantiers ouverts, trois concernent des opérations de recasement et trois autres sont consacrés aux opérations de relogement.

L’opération Salam 1 est destinée aux habitants de douar Sekouila. Elle cible quelque 6.372 ménages. Cette population sera recasée dans des lots bi-familiaux dont la superficie est de 84 m2 constructible en R+3. Les bénéficiaires auront à débourser 35.000 DH par ménage pour l’acquisition du lot. Il faut souligner que l’Etat subventionne chaque lot acquis à hauteur de 25.000 DH. Autrement dit, rien que pour les 6.372 ménages concernés par cette opération (SALAM 1), l’Etat supporte un peu plus 159 millions de DH. Les travaux d’aménagement et d’équipement des lots ont été lancés en juin 2005. La première phase devrait être achevée fin juin prochain. Elle concerne 1.840 logements. Et la totalité du projet sera fin prête en juin 2008. Mais les habitants de ce bidonville ne voient pas les choses de la même manière. «Si avoir des lots c’est bien, des appartements clés en main, c’est encore mieux», disent-ils. Certains auraient souhaiter des aides à la construction. Certes, il y a la possibilité annoncée par le Premier ministre de financer l’achat et la construction par un crédit bancaire garanti par le Fogarim, mais les bidonvillois peuvent-ils contracter deux crédits et payer deux échéances? Par ailleurs, tant que les lots acquis ne sont pas construits, les ménages resteront dans leurs baraques avec les risques que cela suppose.

Le recasement ne concerne pas uniquement les habitants du fameux douar Sekouila. C’est aussi la solution préconisée pour douar Thomas. Près de 3.200 ménages recevront des lots bi-familiaux d’une même superficie de 84 m2 (un R + 3). Selon les responsables de la métropole, le projet Salam 2 de Thomas coûtera quelque 366 millions de DH. La contribution des bénéficiaires est aussi de 25.000 DH et celle de l’Etat 35.000 DH. Le projet n’a démarré qu’en janvier dernier et devrait être bouclé décembre prochain. A noter qu’une première partie sera livrée en août et bénéficiera à 3.000 ménages.

Une dernière opération de recasement est prévue dans la commune de Dar Bouazza: «Madinat Errahma». La formule est la même que pour les projets casablancais, mais la superficie est de 70 m2. Celle-ci profitera à 6.500 ménages et coûtera 300 millions de DH. La contribution des bénéficiaires dans ce cas n’est que de 15.000 DH et celle de l’Etat 25.000 DH. Si les contributions sont moindres, c’est parce que les superficies le sont aussi. Madinat Errahma n’est pas uniquement destinée au recasement. Seuls 3.250 lots lui sont affectés tandis que 168 lots seront consacrés à la mixité sociale et 20 lots aux équipements socio-économiques. Ce qui caractérise aussi cette dernière opération de recasement, c’est la présence d’un promoteur privé, la société AFCA du groupe Chaâbi. Dans la commune de Nouaceur, un projet de relogement est lancé depuis 2004. L’objectif est de reloger 910 ménages dans des appartements de 55 m2. Le projet dit Ennakhil est doté d’un budget de 109 millions de DH dont la contribution des ménages est de 55.000 DH.

Ben M’Sick aussi
Les habitants des bidonvilles de Ben M’Sick ont, eux, droit à des appartements au prix de 80.000 DH. L’Etat déboursera 73.000 DH. Mais la superficie n’est que de 55 m2 composée de deux chambres et d’un salon. Cette opération de relogement bénéficie à un peu plus de 2.000 ménages et a absorbé un budget de 397 millions de DH. Le projet a démarré en février 2004 et a été finalisé en 2006. Les habitants des bidonvilles sis à Hay Mohammadi ont aussi reçu des appartements (55 m2) dans le cadre du projet Lakrimat et dont le lancement a été effectué en juillet 2006. Les partenaires (Idmaj Sakan, société privée Laben, la ville et le ministère chargé de l’Habitat) se sont donnés un délai de 30 mois pour achever toute l’opération. Pour le moment 118 appartements sont prêts alors que le projet consiste en la construction de 1.500 logements dont 444, soit 30%, destinés au relogement. Cette fois-ci, la contribution des bénéficiaires est de 75.000 DH.

Ali Jafry
Source: L'Economiste

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