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Un élève marocain coûte 6.379 DH par an

Un élève coûte en moyenne près de 6.379 DH par an. C’est ce qui ressort de l’opération des comptes nationaux de l’éducation, effectuée par la direction de la stratégie, de la statistique et de la planification du ministère de l’Education nationale, portant sur l’année scolaire 2003-2004.

Dans les détails, un élève du préscolaire coûte quelque 2.932 DH et celui du primaire 5.118 DH. Plus un élève avance dans son parcours, plus le coût augmente. Pour le secondaire collégial, la dépense moyenne est de 7.615 DH. Elle est de 12.083 DH pour un élève du secondaire qualifiant. Une scolarité menant sans redoublement du préscolaire à un baccalauréat est estimée à 95.666 DH. En tenant compte des redoublements les plus fréquents (une moyenne de deux fois), la dépense moyenne par élève est majorée de 26%, soit un coût global de 120.482 DH par élève.

En 2003-2004, un total de 41,6 milliards de DH a été consacré à l’éducation, soit 9,3% du produit intérieur brut (PIB). Cela représente 1.392 DH par habitant. Les dépenses relatives au fonctionnement sont prépondérantes. A lui seul, le personnel mobilise près de 54% de ces ressources. La part des dépenses pour l’enseignement primaire est importante. Elle est de 50,1%, contre 21,3% et 17,5% pour l’enseignement secondaire collégial et qualifiant. L’Etat reste le premier contributeur de l’éducation avec 59,1%, devant les ménages (30%). Les investisseurs privés participent, quant à eux, à hauteur de 8,9% et la coopération à moins de 1%. Par régions, le Grand Casablanca s’accapare la part du lion de ces dépenses (18%), loin devant la région de Rabat (12%) et Fès-Boulemane (6%). Les parents pauvres de la politique nationale en matière d’éducation restent Tadla-Azilal, la région d’Al Hoceïma et les provinces du Sud.

De manière générale et à titre comparatif, le Maroc dépense sur son système éducatif moins que l’Inde et un peu plus que les Philippines et la Turquie. Les résultats du Maroc n’ont cependant pas été comparés avec les pays similaires, ce qui rend leur mesurabilité difficile. Le travail effectué a néanmoins le mérite d’être fait. «Il permet d’apporter les correctifs qui s’imposent en matière d’affectations des différents budgets relatifs au secteur», a indiqué Latifa Laâbida, secrétaire générale du département de l’Education nationale lors d’une conférence de presse organisée jeudi à Rabat, en présence de l’ambassadeur des Etats-Unis au Maroc, Thomas Riley. Quelques conclusions sont d’ores et déjà tirées. A commencer par la nécessaire intensification des interventions des bailleurs de fonds et des collectivités locales, dont l’apport reste jusque-là faible. Une réaffectation des ressources au profit des académies régionales, en tenant compte des besoins spécifiques de chaque région est également impérative. L’amélioration de l’efficacité de secteur, pour le moins budgétivore, passe également par l’encouragement des investisseurs privés.

A préciser que les comptes nationaux de l’Education ont vu l’intervention de plusieurs experts américains de l’Usaid. D’où la présence de l’ambassadeur américain pour qui le Maroc est «l’un des premiers pays de la région à avoir consenti un tel effort». Ces comptes sont les premiers du genre dans le domaine de l’éducation. Ils seront suivis d’autres, notamment pour les secteurs de la lutte contre l’analphabétisme, de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle.

Tarik Qattab
Source: L'Economiste

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