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Le Maroc se rallie à l’Unitaid

C’est officiel. Depuis vendredi dernier, le Maroc adhère à l’Unitaid, ce fameux système de financement destiné à lutter contre les grandes pandémies (sida, tuberculose et paludisme) via une «contribution de solidarité» acquittée sur les billets d’avion. C’était en marge du 24e sommet Afrique-France de Cannes. Dix-sept autres pays africains ont également rallié ce programme destiné à subventionner une centrale d’achat de médicaments pour les pays pauvres.

Les ministres de ces pays ont signé leur adhésion lors d’une cérémonie présidée par le président français Jacques Chirac. Les nouveaux adhérents sont, outre le Maroc, Afrique du sud, Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Liberia, Madagascar, Mali, Maurice, Namibie, Niger, République Centrafricaine, Sénégal, São Tome e Principé et Togo. Ce qui porte à 23, le nombre de pays ayant souscrit, à ce jour, à ce système de centrale d’achat, considéré avec méfiance par de grands pays comme les Etats-Unis.

Résultat d’un long processus initié par le président français, l’idée sera lancée en juillet 2006 en France, puis présentée en septembre à l’ONU par les cinq pays fondateurs (France, Brésil, Chili, Norvège, Royaume-Uni).

Par son système de financement innovant, Unitaid vise à répondre à un état d’urgence mondial en luttant contre la propagation des trois grandes pandémies. Ces fléaux qui touchent chaque année plusieurs dizaines de millions de personnes, en particulier en Afrique. Ce continent qui paye le plus lourd tribut puisqu’il est, en effet, de loin, le plus touché. Pour ne citer que le sida, les statistiques font état de quelque 2,8 millions d’Africains contaminés en 2006.
Les pays africains adhérents s’engagent à mettre en oeuvre des financements innovants, essentiellement sous forme de contributions de solidarité sur les billets d’avion. Les sommes collectées sont, en effet, reversées à ce fonds spécial Unitaid qui est hébergé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En subventionnant une centrale d’achat, ce fonds permettra de faciliter l’accès aux médicaments aux personnes démunies dans les pays en développement. Cette action passe par une réduction du prix des médicaments et par la mise à leur disposition des moyens de diagnostic nécessaires. Le montant de la contribution peut varier de 1 à 40 € selon le niveau de développement ou les contraintes géographiques de chacun des pays adhérents.

Au Maroc, pas encore d’information ni sur les modalités de mise en œuvre de ce système ni sur les mode et montant de cette taxe de solidarité. Contacté par L’Economiste, ni le ministère de la Santé ni la compagnie de transport Royal Air Maroc n’ont été en mesure de fournir des éléments d’information sur le sujet. Mais selon toute vraisemblance, le schéma de mise en œuvre sera calqué sur le modèle appliqué en France, chef de file de ce projet.

En France, la contribution de solidarité est acquittée sur les billets d’avion lors de leur achat. Elle varie de 1 à 40 € par passager selon la destination du vol et la classe de voyage. Pour les vols nationaux et intra-européens, le prélèvement est de 1€ par passager en classe économique. Il est de 10 € par passager en classes affaires et première. Pour les autres vols, les prélèvements sont quatre fois plus élevés, soit 4 € pour la classe économique et 40 € pour les classes affaires et première.

Pourquoi le transport aérien
Pour les initiateurs de l’Unitaid, le choix s’est porté sur le transport aérien puisque c’est l’un des principaux bénéficiaires de la mondialisation, avec une croissance annuelle moyenne de l’ordre de 5%. L’utilisation de taux différenciés selon les classes de voyage garantit en outre une répartition équitable des efforts entre les passagers.

Source: L'Economiste

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