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Baba Achour donne rendez-vous aux petits Casablancais

Les Marocains ont fêté les 29 et 30 janvier l’Achoura, date qui marque le 10e jour de Mouharram et le début des festivités. Contrairement aux pays musulmans chiites, l’événement est fêté dans la joie par les petits et les grands.

A cette occasion, les enfants reçoivent cadeaux, vêtements et confiseries. Cette une fête qui réunit, le soir, toute la famille autour d’un plat de couscous. Les bambins en profitent pour faire de grands feux de joie, «Chouâala», et les rues des quartiers résonnent jusque tard dans la nuit des sons des tâarija. Le lendemain, c’est zem-zem, et des batailles de seaux d’eau ont lieu. De mauvais plaisantins n’hésitent pas jeter des œufs, terissant ainsi la fête.

N’empêche, la joie reste au rendez-vous. Ainsi, l’association Cont’Act, présidée par Najma Thaythay, en collaboration avec le Conseil de la Ville de Casablanca et la Wilaya, organise pour la seconde fois le Festival de Baba Achour. L’an dernier, la 1ère édition s’était déroulée à Rabat et avait enregistré la présence de plus de 30.000 spectateurs.

«C’est l’occasion pour les petits Casablancais de découvrir Baba Achour et d’apprendre les valeurs de solidarité et de partage», souligne Thaythay. Ce personnage, haut en couleurs, qui est ressuscité des vestiges des contes de nos grands-mères, est aujourd’hui l’icône du marketing culturel marocain. «Pourquoi Noël et Halloween sont-ils plus connus chez nos jeunes qu’Achoura?», s’indigne la présidente de l’association Cont’Act. Baba Achour remplit donc un double rôle: pour les enfants, il apporte douceurs et bonne humeur, et pour les femmes, c’est celui qui leur donne les «secrets» pour fidéliser le mari. Ainsi, le bonhomme symbolise à la fois l’esprit d’entraide et de solidarité sociale. Avec son costume paré de 2 couleurs: le bleu, symbole de l’eau, de la fertilité et de la continuation; et l’orange, symbole du feu et de la chaleur. L’association a aussi pour objectif d’investir et de préserver les références culturelles marocaines, très riches. A noter que ce sont les étudiants du Collège Lasalle qui ont créé son costume dans le cadre d’un concours.

Par ailleurs, une collecte de jouets sera organisée. Jouets qui seront distribués aux enfants des hôpitaux, orphelinats et maisons d’arrêt.
Le Festival démarre le 3 février, avec une parade à partir de la place Rachidi jusqu’à la place Mohammed-V. Le personnage sera suivi par une cinquantaine de porteurs de taïfours remplis de fruits secs, de khôl, de swak et de fleurs d’orangers. 500 enfants représenteront les diverses couches sociales à Casablanca. Ils seront encadrés par 50 jeunes, tous bénévoles. Le lendemain, une soirée est prévue au Théâtre Mohammed VI. Des artistes de renom sont attendus.

Enfin, le Festival prendra fin le 17 février avec une grande soirée artistique. Un hommage à la femme marocaine est programmé. Et la sultane Achoura sera élue et devra s’engager à accomplir une action sociale, en prenant en charge les études supérieures d’un ou d’une étudiante défavorisé(e) ou en optant pour une autre action solidaire de choix.

Sara Badi
Source: L'Economiste

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