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L'Union européenne démarre sa promo à Tanger

L’Union européenne s’interroge sur ces relations futures avec le Maroc. C’est dans ce cadre que la Commission a lancé une vaste étude sur ce thème. Elle comporte une série de tables rondes régionales et de débats télévisés. C’est à Tanger que le coup d’envoi a été donné dernièrement avec l’organisation d’une rencontre dédiée aux infrastructures, aux transports et à l’habitat.

Celle-ci sera suivie d’une deuxième réunion à Rabat consacrée à la modernisation du secteur public. Une troisième table ronde à Casablanca traitera du développement économique et des différents programmes d’appui au tissu industriel. Elle sera suivie par une table ronde à Meknès qui traitera du développement rural. Enfin, à Marrakech, une dernière conférence traitera de la problématique des ressources humaines.

L’objectif de cette batterie de réunions est de relever la visibilité et la perception de la Commission, en plus de vulgariser la nouvelle politique de voisinage de l’Europe des 27.

Mais la Méditerranée unit et sépare deux mondes évoluant à différentes vitesses. C’est dans ce cadre que l’Union rappelle la mise en place du programme Meda dans ses deux phases, I et II. Au cours de la mise en œuvre de ce programme, près de 12 milliards d’euros (132 milliards de dirhams) ont été assignés entre 1995 et 2006. Le Maroc, avec sa position privilégiée, a été le principal bénéficiaire avec près de 16 milliards de DH de subventions sur la même durée, selon Marcello Mori, conseiller à la délégation de la Commission européenne à Rabat. Ces financements sont en bonne partie retombés dans les provinces de la région du Nord: rocade méditerranéenne, logements sociaux dans la région ainsi que des projets d’infrastructure. En plus d’un important rôle dans le cadre du Programme d’approvisionnement groupé en eau potable des populations rurales (Pager).

La délégation de la Commission au Maroc a elle aussi ressenti cette position privilégiée. Elle a vu son personnel tripler sur la même durée avec actuellement près de 80 collaborateurs. «Elle a aussi gagné en indépendance», ajoute Mori.

Une bonne partie des activités a été transférée de Bruxelles à Rabat, et la gestion de l’aide est de nouveau sous la responsabilité des autorités et administrations marocaines.

A noter d’ailleurs que la collaboration ne s’est pas arrêtée avec la fin du programme Meda. Un plan d’action a été signé en juillet 2005 sur la période 2006-2010. Le Maroc, qui fait figure de partenaire privilégié dans le cadre de la politique européenne de voisinage, souhaite un renforcement de sa position.

Critiques
L’écrivain tangérois Lotfi Akalay n’a pas manqué de donner un avis acidulé sur la perception de la Commission de l’Union européenne lors de sa première table ronde.

Pour Akalay, Tanger dispose d’une forte symbolique, la plus proche des villes marocaines de l’Europe, mais aussi la première capitale diplomatique du pays garde en ses entrailles des pans entiers d’histoire commune. Pour lui, le principal regret à formuler est que l’on raisonne en termes de Maroc et non de Maghreb. Les pays voisins (Algérie et Tunisie en particulier), malgré des problématiques similaires, se présentent en rangs dispersés. Un problème de voisinage régional qui ne manquera pas de plomber le développement des relations des uns et des autres avec l’Europe.

Ali Abjiou
Source: L'Economiste

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