Menu

Une expulsée marocaine de Sarkozy à Casablanca

Fatima Charbi, une jeune Marocaine de 19 ans, habitant en France, au quartier Pierre Leroux à Montluçon, depuis six ans, se retrouve à Hay Mohammadi à Casablanca. Celle-ci et son frère avaient rejoint leur père, en situation irrégulière, en 2001. Le géniteur dépose une demande de regroupement familial quelques mois après. Mais la préfecture de Montluçon la rejette et ne peut expulser les enfants, étant mineurs. Fatima fait sa demande de régularisation, en 2005, en qualité d’étudiante, mais en vain.

L’expulsée, jointe samedi dernier sur son portable par L’Economiste, déclare être «choquée, surprise et trahie», trahie par le préfet de Montluçon qui lui avait promis de revoir son dossier et de faire en sorte qu’elle termine au moins son année scolaire, et trahie par son avocat qui n’avait pas fait appel, à temps, auprès des institutions judiciaires.

La jeune lycéenne, qui préparait son bac professionnel en chimie (option préparatrice en pharmaceutique), se rend compte que cette spécialisation n’existe pas au Maroc. Elle confie à L’Economiste qu’elle «revient dans son pays sans amis, sans vêtements et sans études». Ce n’est nullement «l’image du retour que je m’étais projetée un jour», dit-elle avec beaucoup d’amertume.

Nicolas Sarkozy, le ministre de l’Intérieur français, avait promis de revoir les cas difficiles des enfants sans papiers scolarisés en France et avait même annoncé la régularisation «au cas par cas» des élèves et de leurs parents sans papiers. «Lorsqu’un enfant étranger est né en France ou qu’il y est arrivé en très bas âge, qu’il est scolarisé en France, qu’il ne parle pas la langue de son pays d’origine, qu’il n’a donc aucun lien avec ce pays, il serait très cruel de l’y reconduire de force», faisait-il valoir devant le Sénat. En tout cas, ce n’est pas la situation que vit Fatima aujourd’hui.

La demande de son père n’a pas abouti, car le patron de l’UMP (Union pour le mouvement populaire) exige que le candidat à la régularisation «subvienne aux besoins de sa famille par les ressources de son seul travail et non par les prestations sociales». Or, Charbi Mustapha a eu, à son grand malheur, un accident de travail et est devenu, physiquement, incapable de travailler. Ses seules ressources restent, en toute logique, les prestations sociales.

Loubna Moussali
Source: L'Economiste

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com