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La fin des GUS a sonné

L’information est tombée comme un couperet: les Groupements urbains de sécurité (GUS) seront redéployés au niveau des différents services de la direction générale de la Sécurité nationale (DGSN). Le matériel et les véhicules seront également répartis entre les services sur le territoire national.

Officiellement, «l’initiative a pour but de permettre à la DGSN de s’acquitter au mieux de la noble mission qui est a sienne et d’optimiser le rendement professionnel de l’ensemble de ses composantes, en parfaite harmonie avec les principes de l’Etat de droit et le nouveau concept d’autorité». En pratique, les GUS vont intégrer les services de la sécurité publique, la police judiciaire et celle de la circulation. Il est incontestable que le démantèlement de ce corps est la première grande décision de Charki Draiss, nouveau DG de la DGSN. C’est un désaveu à l’égard du général Hamidou Laânigri, à l’origine de la création des GUS. Ainsi, le nouveau patron de la police marque sa différence dans la conception et la gestion de la sécurité publique.

Selon nos informations, plusieurs raisons sont à l’origine de ce redéploiement. D’abord, le coût est jugé élevé par rapport au vu u peu de résultats obtenus. Les rondes en permanence des 4x4, des motos nécessitent la consommation de grandes quantités de carburant. La maintenance des véhicules n’est pas en reste.

Créés en octobre 2004, un an après les attentats sanglants de Casablanca, les GUS ne se sont pas distingués par des faits d’armes. Dans la lutte antiterroriste, ils étaient totalement absents alors qu’ils étaient considérés comme la police de proximité, en mesure de prendre les pouls des quartiers. D’ailleurs, ils ne sont pour rien non plus dans le démantèlement du groupe Ansar Al Mahdi qui s’apprêtait à commettre des attentats visant des cibles sensibles.

Pourtant, à l’origine, l’idée était de mettre en place un corps de police plus proche des citoyens, plus visible et plus efficace. D’ailleurs, dans l’opinion publique, la création de cette structure a été positivement reçue. Les citoyens ont commencé à circuler en toute quiétude dans certains quartiers qualifiés de difficiles à Rabat et Casablanca. Dans cette opération, le ministère de l’Intérieur avait voulu changer l’image de la police. Ce n’est pas ce qui s’est produit.
Cependant, cette perception positive a progressivement cédé la place à une méfiance alimentée par des bavures. D’ailleurs, l’opinion publique les surnomme «Croacia». Le point culminant de ce divorce avec la population a été enregistré le 14 mai dernier lors du défilé militaire. Au passage des GUS, le public les a sifflés. Visiblement, on n’a pas pris conscience de l’importance et de la signification de ce geste, et aucune action n’a été entreprise pour corriger leur conduite. N’ont-ils pas été à l’origine de plusieurs bavures dont certaines ont causé la mort de jeunes, notamment à Laâyoune et Salé?

Mohamed Chaoui
Source: L'Economiste

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