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Courriers racistes à la CRS 30 de Metz

Courriers racistes à la CRS 30 de Metz: un gardien de la paix mis en examen

Un gardien de la paix de la CRS 30 de Metz, soupçonné d'avoir adressé en août des lettres à caractère raciste ou homophobe à une trentaine de ses collègues, a été mis en examen jeudi pour "injures raciales" et "incitation à la haine raciale", a-t-on appris auprès de son avocat.

Laissé en liberté sous contrôle judiciaire, le policier républicain, âgé de 35 ans, est également sous le coup d'une interdiction d'exercer la fonction de policier, selon la même source.

Interpellé mercredi et placé en garde-à-vue, il a reconnu avoir adressé les courriers face aux policiers de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices, qui l'ont entendu dans le cadre de l'enquête, a annoncé jeudi soir le procureur de la République de Metz, Joël Guitton.

Il s'est toutefois défendu d'être l'auteur des documents qu'il prétend avoir "reçu d'un tiers qui a pris l'initiative de les réaliser", a précisé M. Guitton, lors d'un point presse auquel participait le commissaire Jean-Pierre Jolly, directeur zonal des CRS pour l'Est de la France.

En août, une trentaine de fonctionnaires de la CRS 30 et de la compagnie autoroutière Lorraine-Alsace avaient reçu, à leur domicile, des courriers nominatifs à caractère raciste, homophobe ou évoquant leur vie privée.

Les lettres, dont l'AFP avait reçu copie, comportaient notamment une liste de trente noms dont il est écrit que les "individus" qui les portent "sont indignes d'appartenir au corps des CRS" et qu'ils "jettent le discrédit sur celui-ci". A chacun des noms correspondait une insulte lui étant personnellement destinée.

"Plus de bougnoules, de négros, de juifs et de PD chez les CRS", ou encore "Porter la même tenue que nous ne fait pas de toi l'un des nôtres", était-il écrit.

Le fonctionnaire, français d'origine maghrébine, était "déçu de ne pas monter en grade, un manque de reconnaissance qu'il mettait sur le compte de ses origines", selon une source policière.

Entré dans la police en 1993, il appartenait au corps des CRS depuis 1998 mais "des difficultés qu'il avait rencontré avec des usagers" avait conduit sa hiérarchie à le changer d'affectation en 2002, a indiqué le commissaire Jolly.

"C'est un garçon perturbé, introverti, qui a du mal à s'intégrer. Il avait fait l'objet de remarques à plusieurs reprises", a-t-il ajouté.

"Son dossier administratif n'est pas très bon et comporte plusieurs avertissements", a pour sa part confirmé à l'AFP son avocat, Me Ralph Blindauer.

L'avocat messin avait été sollicité au début de l'année par le suspect qui a déposé plainte, avec constitution de partie civile, auprès d'un juge d'instruction parisien à la suite d'une mission de surveillance effectuée devant l'ambassade d'Espagne, à Paris. Au cours de cette mission, sa guérite avait été souillée d'injures racistes.

Source: AFP

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