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Un café sans télévision à Safi

La télévision, les matches de foot et les soap operas mis à l’index. C’est la démarche adoptée par un café qui a ouvert ses portes il y a quelques mois à Safi. Et c’est une formule qui marche si l’on croit ses habitués.

Dédié à la culture et à l’art, ce café littéraire est une initiative de la Fondation Al Fikr. «L’objectif est d’ancrer l’acte culture dans la ville», explique le propriétaire, Me M’hamed Chekkouri, ancien bâtonnier du Barreau des avocats de Safi. L’idée de la création d’une fondation culturelle avec pour espace un café est un véritable défi à relever. Il s’agit en effet de réconcilier le citoyen de tout âge et de tout niveau social avec la «vraie culture».

D’ailleurs, dès qu’on franchi le seuil du café littéraire on est forcément plongé dans l’univers des livres et des arts. Des étages riches en romans, encyclopédies, revues, etc. vous invitent à en feuilleter les pages en sirotant une limonade ou un café. Les nouveautés sont mises en évidence sur le comptoir. Et les clients sont plus nombreux qu’on le croit. «Des sensibilités intérieures se perdent à cause de la télévision», souligne Me Chekkouri. Et cette dernière est prohibée dans le café littéraire. Un partenariat a été conclu avec le bureau local de l’Union des écrivains. Et dans ce cadre, des soirées poétiques notamment avec les poètes égyptien Ahmed Bakhite et l’Irakien Mounim Al Fakir ont été organisées. La présentation d’oeuvres littéraires et de recueils de nouvelles avec dédicaces des écrivains comme Rabia Rihane, Jamal Boutayeb ou encore Said Laqabi est aussi très fréquente. L’historien Hamid Triki est venu exposer l’histoire de Safi à travers les âges. Au programme également, des expositions d’artistes peintres et sculpteurs. A l’occasion de la fin de l’année scolaire, une cérémonie a été organisée dans le café littéraire pour la remise de prix aux meilleurs diplômés de la première promotion de la faculté polydisciplinaire de Safi. D’autres partenariats ont été conclus avec différents acteurs associatifs locaux pour différentes activités culturelles dans les locaux de la Fondation Al Fikr.

Les intellectuels de Safi ont enfin un espace adapté pour des discussions plus «cérébrales». Ils sont agréablement surpris et séduits par les polémiques et les discussions qui naissent autour d’œuvres littéraires ou de la création artistique.
Enfin, le programme du mois de Ramadan s’annonce assez riche. Des soirées culturelles, musicales et des expositions d’artistes sont planifiées et il est plus sûr de réserver pour s’assurer une place!

Mohamed Ramdani
Source: L'Economiste

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