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Fin de crise pour le Conseil français du culte musulman

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a levé les blocages qui le paralysaient depuis un an. Son conseil d'administration, réuni dimanche 17 septembre à la Mosquée de Paris, a élu un nouveau bureau, à l'unanimité des présents. Mohamed Bechari, président de la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF), qui était jusqu'à présent l'un des deux vice-présidents du CFCM, en a été écarté.

Il n'a bénéficié d'aucun soutien parmi les élus du conseil d'administration se réclamant de la FNMF. M. Bechari est remplacé par Abdellah Boussouf, son rival au sein de la FNMF, fédération proche du Maroc.

Depuis les accords dits de Nainville-les-Roches (Essonne), conclus en décembre 2002, la règle veut que la présidence de l'instance représentative du culte musulman soit attribuée à la Mosquée de Paris, les deux vice-présidences allant à la FNMF et à l'Union des organisations islamiques de France (UOIF).

Depuis les dernières élections au CFCM, en juin 2005, M. Bechari était devenu un président minoritaire dans sa propre organisation, ayant perdu à la fois le soutien de ses troupes et celui de Rabat. Ses opposants s'étaient coalisés au sein d'une nouvelle organisation, baptisée Rassemblement des élus du CFCM (REC).

NOMINATION DE TROIS AUMÔNIERS

M. Bechari a mené une longue bataille juridique pour se maintenir à la tête de la FNMF et à la vice-présidence du CFCM, contribuant à paralyser cette institution. Un administrateur provisoire avait été désigné en mars à la tête de la FNMF par le tribunal de grande instance de Nanterre, décision annulée en juin par le même tribunal.

Jusqu'à ces derniers jours, Mohamed Bechari était soutenu par la Mosquée de Paris et son recteur, Dalil Boubakeur, ainsi que par l'UOIF, représentée par son vice-président, Fouad Alaoui. C'est le revirement de ces deux fédérations, vendredi 15 septembre dans la soirée, qui a permis de débloquer la situation. Elles ont annoncé leur décision de quitter le bureau du CFCM, obligeant ainsi le conseil d'administration, qui devait se réunir dimanche, à élire un nouveau bureau.

Le conseil d'administration a enfin entériné la nomination de trois aumôniers généraux musulmans : Abdelkader Arbi pour les armées, Moulay El-Hassan El-Alaoui Talibi pour les prisons, et Abdelhak Nabaoui pour les hôpitaux. Jusqu'à maintenant, la confirmation de leur nomination n'avait pu se faire dans les formes, le conseil d'administration ne parvenant pas à se réunir en raison du conflit entre Mohamed Bechari et le REC.

Dans un communiqué, le ministre de l'intérieur chargé des cultes, Nicolas Sarkozy, s'est "réjoui" du vote de dimanche, qui va permettre de "relancer les travaux" du CFCM. Pour sa part, Mohamed Bechari dénonce "l'intervention de la Place Beauvau qui se situe dans une logique électoraliste qui n'est pas celle de la communauté".

Le nouveau bureau du CFCM se réunira vendredi 22 septembre, à la Mosquée de Paris, pour fixer la date de début du mois du ramadan.

Xavier Ternisien
Source: Le Monde

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