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Bouznika Bay : Deux pitbulls attaquent sauvagement une plaisancière et son chien

Mardi 8 août, vers 22 h du soir. Deux pitbulls, âgé de deux ans, ont sauvagement attaqué une famille sur la plage de Bouznika Bay. La vieille dame qui se promenait avec son petit-fils et son husky sibérien s'est retrouvée en une fraction de seconde sous la mâchoire du pitbull.

" Je me promenais tranquillement, comme j'ai l'habitude de faire. Je n'imaginais pas une seconde être attaquée dans une plage qui regorge de plaisanciers et surtout de petits enfants. Heureusement que j'ai eu le réflexe de repousser mon petit-fils âgé de 7 ans", déclare cette sexagénaire grièvement mordue à la main gauche. " Les propriétaires ont dû matraquer les chiens avant qu'ils ne lâchent leurs proies au bout de 5 ou 10 minutes ", indique la fille de la victime.
" Ce sont des robots dressés à tuer. Je crois que s'ils avaient pu attraper mon fils, il serait mort à l'instant. Toutefois, il est toujours terrorisé après avoir vu une telle scène de sang et de cruauté ", ajoute-t-elle.

Selon certains témoins, la sexagénaire, prise au piège, a essayé de toutes ses forces de se libérer, en vain. " Ma mère s'est beaucoup débattue avant que le pitbull qui l'a attaquée ne se retourne vers notre husky ", explique la fille de la victime. Mais si elle est hors de danger, elle n'en gardera pas moins des séquelles de ce drame. Depuis cet accident, la femme n'arrive plus à reprendre ses activités quotidiennes.

Sa chienne, Laïka, a eu par contre moins de chance.
" Cette chienne a été mordue partout. Elle a été victime d'une blessure très importante derrière l'oreille et au niveau du thorax, en plus de lésions très importantes au niveau du genou ", indique Dr. Jalil El Yacoubi, vétérinaire.
" Si les propriétaires n'avaient pas utilisé un bâton, Laïka aurait pu y rester ", affirme la propriétaire de la chienne dont le corps est toujours pris de convulsions. Pour le reste, personne n'osait intervenir.

Les plaisanciers à la plage Bouznika sont restés terrifiés et impuissants devant les gémissements de la pauvre chienne. Face à cet " acte de barbarie ", la propriétaire de cette faible créature, qui lutte toujours contre la mort, exige des mesures plus sévères contre les propriétaires des pitbulls. " J'estime que les dresseurs de ces bêtes devraient au moins payer les 6.000 DH de frais de soins de notre chienne ", affirme-t-elle.

Et d'ajouter que ces machines à tuer devraient être euthanasiées pour éviter de pareils drames dans le futur.
En effet, cet accident a suscité beaucoup d'émotion. Les amis des victimes et les personnes qui ont assisté à cette scène se disent scandalisés. De nombreuses voix ont exigé l'interdiction de ce genre de chiens qui circulent de plus en plus dans les rues de Casablanca sans muselière alors qu'aucune loi relative aux animaux dangereux et errants n'existe au Maroc.

La fille de la victime se demande comment les autorités publiques vont éviter que ces chiens dangereux ne mettent en danger les citoyens, surtout qu'ils n'ont toujours pas procédé à la séquestration de ces clebs " sauvages ".
En effet, des drames pareils secouent bien des esprit, et particulièrement encore des gens qui ont un enfant en bas âge et de surcroît un chien à la maison. " On n'ose plus marcher sur la voie publique ou balader tranquillement nos chiens par peur qu'ils ne soient attaqués par ces molosses ", indique le propriétaire d'un petit caniche.

Il est à signaler que dans la nuit même de cet accident à Bouznika, trois autres Casablancais ont été grièvement attaqués par des pitbulls. " Tant que les chiens sont en règle, on ne peut rien faire contre eux ni contre leurs propriétaires. On ne peut qu'exiger trois contrôles consécutifs chez le vétérinaire pour s'assurer qu'ils n'ont pas la rage ", indique un gendarme.

" Ce qui m'intrigue dans cette histoire c'est que le phénomène des pitbulls semble évoluer en l'absence de toute mesure sécuritaire pour l'encadrer ", affirme la fille de la victime de Bouznika. En effet, ces chiens aux mâchoires hypersophistiquées, sont désormais des instruments de terreur. Leurs dresseurs s'en servent parfois pour des usages malsains. Ces accessoires de mode ravageurs sont souvent enfermés dans des cages vides. Isolés du monde extérieur, ces chiens arrivent à peine à reconnaître leurs maîtres. Ainsi, ils deviennent hostiles aux étrangers et aux autres chiens.

Et pour être sûrs de l'agressivité de leurs
" armes " vivantes, les dresseurs utilisent des pneus qu'ils accrochent aux murs ou sur les arbres. Le pneu permet au pitbull d'exercer librement et sans restriction les capacités destructrices de sa mâchoire.
" Sans accrocher le pneu au mur on ne peut pas dresser ce chien assez spécial. Ainsi, le pitbull développe sa capacité à mordre. Il peut rester accroché durant une vingtaine de minutes ", explique un dresseur de chiens. " Après l'entraînement avec les pneus, on procède à développer leurs morsures via les combats de chiens ", ajoute un autre amateur de molosses.

Ces combats sont souvent organisés, durant la nuit, dans les quartiers périphériques où l'on peut trouver de vastes terrains vagues loin des regards indiscrets et des autorités.

Importés depuis l'Europe, les pitbulls sont rapidement devenus un produit local. Plusieurs Marocains se sont ainsi adonnés à l'élevage clandestin de ces chiens dangereux. Une femelle de pitbull par exemple peut accoucher de huit à dix petits d'un seul coup. Un pitbull coûte entre 1.000 et 4.000 DH. Les prix varient selon l'âge du chien et la méthode de son dressage ou sa capacité à tuer.
Malheureusement, ces activités illégales se font au su et au vu des autorités qui continuent de fermer l'œil. Une loi sur ces animaux dangereux s'impose.

Promener un pitbull ou autre molosse est toujours admis au Maroc. Alors que dans d'autres pays étrangers des mesures répressives ont été prises à cet égard. En France, par exemple, une loi dite " anti-pitbull " est mise en vigueur depuis janvier 1999. Elle vise un meilleur contrôle des molosses en
général obligeant la stérilisation des pitbulls en vue de leur disparition
du territoire français d'ici quelques années.

Les chiens d'attaque doivent ainsi porter une muselière et être tenus en laisse. Ils sont interdits dans les transports en commun, les lieux publics autres que la voie publique et dans les parties communes des immeubles.

Pour leur part, les chiens de deuxième catégorie (chiens de garde ou de défense) sont admis dans les lieux publics, mais muselés et tenus en laisse. La vaccination contre la rage est par contre obligatoire pour toutes les races. En attendant que de telles lois soient mises en place au Maroc, les citoyens n'ont qu'à faire attention !

Nadia Ouiddar
Source : Le Matin

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