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Algésiras: Des délais d’attente plus réduits

Une véritable ville dans la ville, c’est l’impression que donne le port d’Algésiras. De par sa taille, mais aussi par son animation continue, le port d’Algésiras constitue l’un des premiers ports de la Méditerranée. 7e port mondial et premier espagnol, Algésiras est l’un des plus importants hubs maritimes de la région. A lui seul, il affiche près de 68 millions de tonnes de marchandises en transit par an, loin cependant derrière, faut-il le dire, le géant mondial, Rotterdam, avec plus de 350 millions de tonnes.

Algésiras accueille plus de 21.000 navires par an et est en phase d’extension avec la prétention de doubler ses capacités à moyen terme avec des quais flottants. Il comporte deux quais à conteneurs, un en interne, le Juan Carlos I, saturé à 100% et le deuxième, Isla Verde, un grand espace gagné sur la mer dont le projet a été récemment lancé. Une première tranche est déjà en service. Tarifa complète l’offre avec une plate-forme essentiellement dédiée au transport maritime des passagers. C’est ce port qui héritera à moyen terme des lignes de passagers reliant le détroit à Algésiras.

De port de pêcheurs et de transit vers le Maroc, Algésiras s’est rapidement développé dès le début des années soixante avec l’installation d’un important pôle industriel (une raffinerie et une aciérie auxquelles se rajouteront par la suite une deuxième raffinerie). Le port a aussi acquis ses lettres de noblesse en servant de plate-forme pour le transit des MRE vers le Maroc en été.

A une année de l’entrée en service effective du port de Tanger-Med, les performances du port d’Algésiras laissent rêveur. Le premier port espagnol a vu transiter par ses quais plus de 68 millions de tonnes de marchandises et 3,2 millions de EVP (équivalent vingt pieds) de conteneurs.

L’autre volet important de l’activité d’Algésiras reste le transit des voyageurs et en particulier celui des MRE en été. Sur ce point, Algésiras a démontré être une sérieuse machine de travail. Le port a dépassé en 2005 la barre fatidique du million de véhicules transportés entre les deux rives du détroit avec à leur bord, 4,3 millions de passagers, dont plus de la moitié des MRE.

Pour l’accueil et le transit des MRE, les autorités privilégient la préparation des espaces d’accueil au sein même du port.

Pour cette opération 2006, 7300 places de parking ont été aménagées au sein du port, divisées en parcelles remplies et vidées à l’aide d’un ingénieux système informatique. «Notre souci c’est de raccourcir le temps d’attente et de transmettre une image de justice et d’équité», note Manuel Sanchez de Alcazar, chef de division au sein du port et responsable de l’opération transit. Un système informatique gère les aires de parking sur la base du premier venu, premier embarqué. Chaque aire ombragée dispose d’un panneau d’indications qui donne en particulier le temps d’attente prévu. Les responsables d’Algésiras sont fiers d’annoncer que le temps d’attente maximum atteint cette année n’a pas dépassé les 7 heures durant la période d’affluence maximale, le week-end dernier. En 2005, il avait été de plus de 12 heures. La mise en place de ce système informatique n’y est pas étrangère. Mais en cas de panne, les responsables du port disposent d’un système de vigilance par caméras vidéo qui leur permet de surveiller et de gérer en direct les opérations de transit des véhicules.

L’autre nouveauté reste la mise en place d’une zone de tri et de vente des billets assez novatrice. Elle se présente sous la forme d’une zone de péage d’autoroute avec des guichets de vente express. Les véhicules sont ensuite acheminés vers leurs aires d’attente en cas de forte affluence ou vers leur quai d’embarquement, en cas de période normale. A noter que le port d’Algésiras doit gérer deux circuits différents, celui de Tanger, avec 80% du trafic MRE et celui de Sebta. A noter aussi que l’investissement total pour cette seule opération transit 2006 est d’environ 11 millions de DH.

Coopération
L'Algésiras quand on évoque le port Tanger-Méditerranée, on évite de parler de concurrence, mais plutôt de complémentarité. L’autorité du futur port de Tanger-Med, TMSA, a déjà signé en 2005 un accord de coopération et de partenariat.

Cet accord est vu par les deux parties comme quasiobligé. S’il est vrai que le futur port de Tanger viendra empiéter sur les plates-bandes du port d’Algésiras, il n’en reste pas moins vrai qu’il apportera de nouvelles lignes maritimes qui ne manqueront pas, sur le long terme, d’être très bénéfiques aux autres ports de la région.

Ali ABJIOU
Source : L'Economiste

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