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Palmarès des plages du Maroc

93 plages ont été contrôlées par les départements de l’Equipement et de l’Environnement, contre 18 seulement lorsque la veille a été mise en place, en 1993. 90 % d’entre elles sont déclarées conformes aux exigences réglementaires pour la baignade. Par contre, les eaux des plages de Rabat et Salé sont classées dans la dernière catégorie, la D, celle des eaux de mauvaise qualité.

Comme chaque année à la même période, le palmarès des plages du Maroc vient d’être rendu public. Le ministère de l’Equipement et des Transports et celui de l’Aménagement du territoire, de l’eau et de l’environnement viennent en effet de dévoiler les conclusions du rapport sur l’état des plages pour la campagne estivale 2005-2006. Et comme à l’accoutumée, le classement du rapport fera des heureux et des malheureux.

Pour cette année, la première bonne nouvelle est que 90,33% des plages dont la qualité des eaux a été surveillée ont été déclarées propres à la baignade. Pour la saison 2005-2006, les équipes chargées de la surveillance de la qualité de l’eau, notamment par prélèvement et analyse des échantillons, ont été déployées sur 93 plages réparties sur tout le pays. Pour rappel, en 1993, date à laquelle les pouvoirs publics avaient commencé à surveiller sérieusement les eaux de baignade, seules 18 plages étaient inspectées. «Ce qui traduit les efforts importants déployés en matière de contrôle permanent de la qualité du milieu naturel», indique-t-on auprès du département de l’Environnement.

Pour l’actuelle campagne, 3 149 prélèvements ont ainsi été effectués entre mai 2005 et janvier 2006, dans quelque 300 stations ou sites. Les résultats des analyses ont permis de déclarer 271 stations (soit 90,33% ) de qualité microbiologique conforme aux exigences réglementaires pour la baignade. «La quasi-totalité des 29 stations (soit 9,66%) déclarées non conformes pour la baignade durant cette saison, subissent l’influence des rejets d’eaux usées ou connaissent une forte concentration de baigneurs, conjuguée à l’insuffisance des infrastructures d’hygiène», ajoute la même source.

Mais la vraie mauvaise nouvelle du rapport de cette année concerne la capitale, Rabat, et sa voisine, Salé, dont les plages sont les seules classées de mauvaise qualité et ont été déclarées impropres à la baignade.

Sur la côte méditerranéenne, les résultats obtenus auprès de 71 stations de surveillance font état d’un taux de conformité de 87,33 % (36,63 de catégorie A, dite de bonne qualité). Au nord-est, la plage de Saïdia souffre de «problèmes de pollution transfrontalière», liés notamment à l’épuration des eaux usées et à la nécessité de mettre en place une digue. La baie de Tanger, déclarée de catégorie C (eaux momentanément polluées) se trouve dans la même situation. Il en est de même pour la plage de M’diq, qui connaît en été une grande affluence de vacanciers, et dont les eaux ont été déclarées momentanément inaptes à la baignade.

Quemado, Oued Laou et Cabo Negro parmi les plus propres
Sur la Méditerranée, beaucoup de plages sont, quant à elles, de qualité moyenne, telles Calabonita à El Hoceima, Martil, Ksar Sghir ou encore Malabata. Par ailleurs, parmi les plages les plus propres, citons la bellissime plage de Quemado, à El Hoceima, Stehat et Ouad Laou, dans la province de Chefchaouen, ainsi que Marina Smir et Cabo Negro.

Le littoral atlantique nord, bande côtière qui s’étend des plages atlantiques de la wilaya de Tanger à la province d’Essaouira, compte, pour sa part, 52 plages et 180 stations de surveillance. Les résultats obtenus permettent de déduire que 163 stations sont conformes aux exigences prévues par la norme marocaine pour les eaux de baignade, soit près de 90 % de taux de conformité. Les eaux de 18 stations se sont ainsi améliorées en une saison, passant des catégories B à A. 123 autres stations de prélèvement ont maintenu la qualité de leurs eaux, alors que 18 ont subi une dégradation de la qualité. On remarquera au passage que, sur la façade atlantique, les plages classées en catégorie A sont plus nombreuses, avec un taux de 58,9 %, contre 31,7 % pour les eaux de catégorie B. Les stations les plus polluées de cette région sont incontestablement celles de Salé et de Rabat, toutes deux décrétées plages très polluées, avec deux points de prélèvement classés en catégorie D. En catégorie C entrent d’autres points de prélèvement, notamment à Rabat, Salé, Aïn Sbaâ et Asilah Port.

Aïn Diab et Essaouira ont l’écolabel «Pavillon bleu»
Troisième zone concernée par cette veille écologique, celle de l’Atlantique sud, allant de la wilaya d’Agadir à celle de Dakhla. Près de 94% des prélèvements effectués dans cette zone sont conformes à la norme environnementale nationale en la matière. Ce taux représente les résultats de 46 stations de surveillance sur un total de 49. Les eaux de première catégorie, les plus propres, constituent 83,67 % du total des résultats. «Toutefois, si on exclut les stations non conformes du fait du rejet des eaux usées (c’est le cas des stations de prélèvement de Sidi Ifni), le taux de conformité passe à 100 % », indique-t-on auprès du département de l’environnement.

Dans ce registre de la conformité, il faut citer les sites côtiers qui disposent de l’écolabel «Pavillon bleu» : Aïn Diab et Essaouira notamment. «Les critères d’attribution de ce label ont pu être atteints dans notre pays malgré leur sévérité grâce à un travail de longue haleine mené depuis le lancement de l’opération, en 1999, à El Jadida», souligne une source au ministère de l’Environnement. Depuis, la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement a travaillé en étroite collaboration avec divers opérateurs économiques, publics et privés, collectivités locales, autorités et élus locaux, administrations concernées par la gestion et l’exploitation du littoral en plus des associations locales.


Comment se fait la catégorisation ?
Pour le classement des eaux de baignade, le programme annuel de surveillance et d’évaluation de leur qualité microbiologique distingue quatre catégories. La première catégorie, la plus pure, dite «catégorie A», signifie que les eaux sont d’une bonne qualité pour la baignade. Parmi les critères pris en compte, le nombre d’Escherichia coli inférieurs ou égaux à 100/100 ml dans au moins 80% des résultats. Autre critère, le nombre des streptocoques fécaux qui doit être inférieur ou égal à 100 par chaque 100ml dans au moins 90% des prélèvements. La catégorie B concerne des eaux de qualité moyenne pour la baignade où le nombre d’Escherichia coli ou coliformes fécaux est respecté dans au moins 95% des prélèvements (2000/100ml), les conditions relatives aux nombres guides n’étant pas, en tout ou en partie, vérifiées. Ces deux catégories, A et B, sont conformes à la norme. Ce qui n’est pas le cas de la troisième et de la quatrième catégorie, dites C et D.

En effet, les eaux classées «catégorie C» sont momentanément polluées puisque la fréquence de dépassement du nombre impératif pour Escherichia coli ou coliformes fécaux est comprise entre 5% et 33,3%. «Dans ce cas, la pollution peut faire l’objet de mesures immédiates ou à moyen terme, permettant d’améliorer définitivement la qualité de l’eau», apprend-on auprès du ministère chargé de l’Aménagement du territoire, de l’eau et de l’environnement. Et de préciser que si moins de 20 prélèvements sont effectués pendant toute la saison sur un point, un seul dépassement du nombre impératif en Escherichia coli ou coliformes fécaux suffit pour entraîner le classement de la plage en catégorie C. La dernière catégorie, la «D», concerne des eaux de mauvaise qualité, lorsque, pour le paramètre Escherichia coli ou coliformes fécaux, les conditions relatives au nombre impératif sont dépassées au moins une fois sur trois. Toutes les zones classées en catégorie D durant deux années de suite doivent être interdites à la baignade, sauf si des améliorations significatives apparaissent.


Qui effectue les analyses ?
Pour la saison 2005-2006, les campagnes de mesures et d’analyses ont été réalisées conjointement par le Laboratoire national de l’environnement (LNE) du ministère de l’Aménagement du territoire, de l’eau et de l’environnement, le Laboratoire public d’essais et d’études (LPEE) par l’intermédiaire du Centre d’études et de recherche de l’environnement et de la pollution (CEREP) pour le compte du ministère de l’Equipement et des transports. «Pour la réalisation du programme national de surveillance de la qualité des eaux de baignade, les laboratoires précités sont équipés d’unités mobiles qui permettent de couvrir toute la frange littorale marocaine et d’exécuter des analyses microbiologiques in situ et en laboratoire», explique un responsable du ministère de l’Environnement.

Fadoua Ghannam
Source: La Vie Eco

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