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L’origine de vos rondeurs après le Ramadan

Deux fois plus de calories le soir pour le jeûneur...

Et en moyenne, trois kilos supplémentaires à la fin du Ramadan

4.000. C’est en moyenne la composition en calories d’un des repas de Ramadan. Et ce nombre représente un seuil estimé minimal. Les plus gourmands consomment davantage de calories.
«Les proportions de mets sont différentes d’une personne à l’autre, mais les 4.000 calories représentent celles d’un consommateur considéré standard», explique Zineb Benamour Khoungui, spécialiste en diététique médicale.

Le Ramadan est loin d’être la période propice pour démarrer un régime alimentaire. Si l’on se fie aux statistiques, certes approximatives, fournies par les diététiciens, les jeûneurs accumuleraient au minimum deux kilos supplémentaires durant cette période. Quatre ou cinq pour les plus gourmands d’entre eux!

Mais il n’y a pas de miracle! La composition des repas et les habitudes alimentaires sont à l’origine de la prise de poids. Le seul ftour ne contiendrait pas moins de 2.850 calories. Et ce sont là les estimations établies pour une personne qui n’est pas particulièrement gourmande. Davantage que les besoins de toute une journée, hors Ramadan. Ces derniers sont estimés à 2.500 calories par jour pour une personne âgée d’une quarantaine d’années.

Considérons les diverses composantes d’un repas de rupture du jeûne. 120 calories pour un verre de lait écrémé, 120 à 250 pour un bol de soupe selon la préparation, 100 calories contenues dans quatre dattes (consommation moyenne) et de 300 à 600 dans un petit bout de «chebbakya». Si on ajoute un œuf (90 calories), une petite «briouat» (300 à 600 calories) et une «petite» pizza à la fin du repas (au moins 300 calories), le tour est vite joué! Avec le café-crème ou le jus (plus de 120 calories), le jeûneur ne se sera pas privé et aura consommé au minimum 2.850 calories.

Et ce n’est bien sûr pas fini. Trois ou quatre heures après, on s’apprête à dîner. Ceci en supposant que l’on n’ait rien mangé entre les repas. Il faut juste savoir qu’une petite portion de «sellou» (mets à base d’amandes) contient entre 300 et 600 calories et une viennoiserie au minimum 300 calories.

Si le tajine du dîner n’est pas trop gras et que l’on ne dépasse pas deux portions de pain (une portion équivaut à 1/4 de pain rond), il faudra ajouter 700 calories supplémentaires. Si le repas est copieux -ce qui correspond davantage aux habitudes marocaines-, il ne contient pas moins de 2.000 calories.

Pour le s’hour (collation à prendre avant le lever du soleil), ce seront quelque 300 calories de plus. Au total, le jeûneur aura, le temps d’une soirée, consommé près de 4.500 calories. «Au moins deux fois plus que d’habitude, ajoute la diététicienne, d’où une prise de poids souvent constatée à la fin du Ramadan». Alors que faut-il faire pour se nourrir de façon plus équilibrée? «Modifier des habitudes alimentaires acquises de longues années durant, explique Benamour, ce qui est certes difficile mais guère insurmontable». Il ne s’agit pas non plus d’adopter l’attitude inverse. «Toute privation entraîne une frustration. L’effet est forcément négatif», ajoute-t-elle. Aucune généralité n’existe cependant. «Tout extrême n’est pas bon pour la santé. L’idéal est de surveiller son alimentation de façon à ce qu’elle soit équilibrée et n’entraîne pas une prise de poids».
Les Marocains semblent toutefois accorder plus d’attention à l’alimentation. Contrairement aux années précédentes, certains diététiciens ont été consultés à la veille du Ramadan «par souci de ne pas grossir». «Cette attitude a été rarement observée auparavant. Même les personnes qui suivaient des régimes observaient une trêve pendant ce mois», constate Benamour. Cela ne signifie pas pour autant que les habitudes alimentaires changent. Néanmoins, une prise de conscience des problèmes liés au surpoids est observée au sein de la société. La population atteinte d’obésité est estimée à 13,3%. Les femmes sont moins bien loties puisqu’elles sont plus nombreuses à être atteintes d’obésité: 19,1% contre 7,8% pour les hommes.
26,6% de la population âgée de plus de quinze ans souffrent de surpoids. La couverture médicale ne prend en considération que la consultation. Le suivi médical ou les éventuels actes d’intervention dans ce domaine ne sont pas remboursés. Le Maroc n’est pas épargné par cette maladie, considérée comme une des plus répandues à travers le monde.

Amale DAOUD
Source: L'Economiste

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