Bordeaux: Un mini-bus venant du Maroc cause un dramatique accident

Les circonstances précises de l'accident n'étaient toujours pas établies en début de soirée. On sait simplement qu'il s'est produit vers 3h50 du matin dans le sens Bayonne-Bordeaux, à la sortie d'une légère courbe, à un kilomètre au nord de l'aire de repos de Lugos et à deux kilomètres au sud de la sortie de Salles, en Gironde.

La route était sèche au moment du drame, selon le colonel Régis Barou, commandant du groupement de gendarmerie de Gironde et le procureur de la République de Bordeaux Bertrand de Loze de Plaisance.

Au total, un autocar, un minibus et trois véhicules légers ont été accidentés. Le car, qui transportait une cinquantaine de personnes, arrivait de Braga, dans le nord du Portugal, et se rendait à Paris. Il devait faire une escale à Bordeaux. Selon l'agence de presse portugaise Lusa, il était affrété par l'entreprise portugaise Internorte.

Le ministre des Transports Gilles de Robien a décidé d'ouvrir une «enquête technique» pour déterminer les circonstances de l'accident. Dans un communiqué, il a appelé tous les automobilistes à «redoubler de prudence et à faire preuve de la plus grande vigilance», à l'occasion des retours de vacances.

De son côté, le ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy s'est rendu dans la journée au CHU de Bordeaux où 34 blessés ont été pris en charge, les 18 autres personnes touchées ayant été évacuées sur l'hôpital Jean-Hameau à La Teste-de-Buch, près d'Arcachon.

M. Douste-Blazy a tenu à «rencontrer les personnels soignants qui s'occupent de ce terrible accident» et à vérifier «le fonctionnement du premier Plan rouge mis en place dans cette région depuis 1997», plan qui a selon lui «parfaitement fonctionné», ainsi que le sauvetage général des personnes.

Parmi les 52 blessés, figurent 28 Portugais, 14 Marocains, quatre Français, trois Espagnols, un Algérien, une Allemande et un Franco-Portugais, selon la préfecture de Gironde.

Sur les huit personnes décédées, on compte un homme de nationalité marocaine, conducteur d'un minibus Mercedes immatriculé dans le Pas-de-Calais, d'après le Pr Philippe Dabadie, chef du service anesthésie/réanimation des urgences du CHU de Bordeaux.

Les sept autres morts -six femmes et un jeune de 14 ans- étaient de nationalité portugaise, a déclaré le consul du Portugal à Bordeaux, Francisco Santos Correia, à l'agence Lusa.

D'abord transportés dans une salle municipale de Lugos, les corps devaient être évacués vers Bordeaux dans la journée pour être autopsiés à l'institut médico-légal.

Le bilan pourrait encore s'alourdir, car selon le Pr Dabadie, le pronostic était encore réservé pour trois ou quatre des blessés très graves.

Sur le plan de l'enquête, les gendarmes ont commencé les auditions des témoins, et notamment les deux conducteurs de l'autocar accidenté. Le minibus en provenance du sud du Maroc dont le conducteur est décédé était bien en état de surcharge et a perdu sa galerie (avec plusieurs matelas, deux petites tables et des bouteilles de gaz) sur l'autoroute. Mais le colonel Régis Barou a expliqué en fin d'après-midi à l'Associated Press qu'il était encore trop tôt pour savoir s'il s'agissait d'une cause ou d'une conséquence de l'accident.

Selon la préfecture, onze personnes se trouvaient à bord du véhicule.
Dans le cadre du plan rouge déclenché par la préfecture, 37 ambulances, deux hélicoptères, du matériel de désincarcération, 150 pompiers et une cinquantaine de gendarmes ont été dépêchés sur le terrain. Le préfet de Gironde Alain Géhin s'est rendu sur place, tout comme le procureur et le vice-consul du Maroc à Bordeaux.

Un numéro vert a été mis en place pour tout renseignement (0811.000.633) tandis qu'une cellule d'accueil était installée dans une salle communale de Lugos.

Le 22 juin, un accident d'autocar avait déjà fait onze morts à Ligugé, dans la Vienne. A la suite de ce drame, la gendarmerie a effectué de nombreux contrôles sur les cars circulant sur l'axe Espagne-Bordeaux-Paris, dans le sens nord-sud, notamment pour vérifier leur état et surcharge éventuelle.

Source : Associated Press