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Dix millions de Marocains souffrent de malnutrition

Près d'un tiers de la population marocaine souffre de malnutrition, selon des statistiques du Global Alliance for Improved Nutrition (GAIN), programme international visant à lutter contre les carences nutritionnelles, rendues publiques vendredi à Rabat lors de la cérémonie de signature de conventions de partenariat portant sur la fortification des aliments en vitamines. La population marocaine souffre de nombreuses carences en vitamines et en sels minéraux, une forme de malnutrition encore très répandue dans nombre de pays en développement, ajoute-t-on de même source.

Au Maroc, un enfant sur trois, une femme sur trois et un homme sur cinq souffrent de carence principalement en fer. Les carences en micronutriments perturbent le développement normal des facultés mentales.

Le manque en fer est l'une des carences les plus dramatiques. Non seulement elle perturbe de manière permanente le développement normal des facultés intellectuelles et psychomotrices chez l'enfant, mais elle fragilise aussi le système immunitaire et favorise l'apparition de nombreuses maladies, comme l'anémie par exemple.

Elle fait également de nombreuses victimes parmi les adultes et réduit considérablement leurs aptitudes au travail. Au Maroc, les coûts de santé et la perte de productivité liés aux carences en micronutriments représentent 5 % du Produit intérieur brut (PIB). La carence en fer représente, à elle seule, une perte de plus de 2 milliards de dirhams chaque année, toujours selon les statistiques du GAIN.

Intervenant lors de la cérémonie de signature de conventions portant sur la fortification des aliments en vitamines, entre le ministère de la Santé, la Fédération nationale de la minoterie (FNM) et l'Institut Aïcha santé et nutrition, dans le cadre du programme GAIN, le ministre de la Santé, Mohamed Cheikh Biadiallah, a passé en revue les efforts déployés par son département, avec l'appui des partenaires des secteurs public et privé, en vue de lutter contre ce problème.

A ce titre, M. Biadillah a affirmé que son département a lancé le Programme national de lutte contre les troubles dus aux carences en micronutriments, ajoutant que l'une des composantes de ce programme s'articule autour de l'enrichissement des aliments de base, comme la farine, le sel, l'huile de table, le sucre et les produits laitiers. Le programme encourage les industriels à ajouter des vitamines et des sels minéraux aux aliments de base, largement consommés par la population, a-t-il précisé.

Le programme s'inscrit aujourd'hui, ajoute le ministre, dans le cadre de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) et traduit l'engagement du pays dans le respect des droits de l'Homme, notamment le droit à la sécurité alimentaire et à la santé.

Pour sa part, Mohamed Mohattane, secrétaire d'Etat chargé du Développement rural, a affirmé que les carences en micronutriments constituent un frein au développement du Maroc. Il s'est félicité à cette occasion que 90 % des huiles de table vendues sur le marché aujourd'hui soient fortifiées en vitamines A et D et que le sel iodé soit aussi largement répandu.

Par ailleurs, des véhicules ont été octroyés par le GAIN au ministère de l'Agriculture, du Développement rural et des Pêches maritimes, pour renforcer le travail des inspecteurs de la répression des fraudes.

Le GAIN a pour objectifs de doter le Maroc d'un référentiel législatif et réglementaire régissant le domaine de la fortification des aliments, d'asseoir un contrôle des produits fortifiés efficace et pertinent et d'améliorer les compétences des inspecteurs de la répression des fraudes.

Source : MAP

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