Menu

La riposte «bon enfant» aux caricaturistes du Prophète

Discrétion des militants islamistes dans la foule
Karim Ghellab, Abdelouahed Radi et Saïd Oulbacha en première ligne

ILS sont venus de plusieurs villes, parfois à pied, notamment une partie de ceux de Salé par exemple, participer à la marche de protestation de vendredi dernier. Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées à la place de Bab El Had, point de rencontre désigné par les organisateurs. A noter que la manif n’a pas souffert de la diffusion de la finale de la CAN, qui se jouait au même moment.

Pas un seul incident ou acte de violence n’a été relevé. Comparé à ce qui s’est passé en Syrie ou au Liban, les manifestants de Rabat ont fait preuve d’un remarquable sens civique. Et contre toute attente, les militants islamistes étaient minoritaires dans la foule.
A 16 heures, des marées humaines se mettaient en branle par groupe, depuis la place de Bab El Had. Dans les rangs des manifestants, des politiques qui ont tenu à partager l’émotion populaire. En lui-même, il est vrai, le thème est vendeur. Abdelouahed Radi, président de la Chambre des Représentants et membre du bureau politique de l’USFP, Abdellah Kadiri, secrétaire général du Parti national démocrate (PND), Saïd Oulbacha, secrétaire d’Etat à la Formation professionnelle et l’Istiqlalien Karim Ghellab, ministre de l’Equipement et du Transport, étaient en première ligne.

De l’avis général, la marche s’est caractérisée par sa spontanéité. Plusieurs petits groupes, parfois même des collégiens, ont exprimé leurs sentiments condamnant «l’acte blasphématoire du journal danois». D’autres portaient des banderoles où l’on peut lire «Oui à la liberté d’expression, non à l’atteinte à la sacralité de l’islam», ou encore «le Danemark dévoile sa xénophobie et son intolérance religieuse».

Plusieurs jeunes portaient des affiches illustrant une vingtaine de produits danois commercialisés au Maroc et appelant à leur boycott. Quant aux ministres, ils étaient aussi catégoriques quant à la gravité de la situation. Pour Oulbacha, «traiter le Prophète de terroriste est une provocation et une atteinte à toutes les religions monothéistes». Son collègue de l’Equipement, Karim Ghellab insiste sur le fait que «les Marocains ne soient pas tombés dans le piège de la provocation et ont défendu leur identité religieuse sans surenchère ni violence».

Pour lui, «les extrémistes de l’Occident et ceux qui se vantent de l’islam sont des alliés contre ceux qui prêchent les valeurs de la paix et la citoyenneté». Pour Abdeslam Maâti, secrétaire général de l’Union nationale marocaine du travail (UNMT), branche syndical du PJD, les caricatures sont un acte prémédité pour créer la tension entre musulmans et chrétiens. Pour prévenir de futurs débordements, le comité d’organisation a, dans un communiqué, appelé à ce qu’une décision internationale interdise l’atteinte aux religions et aux prophètes. Le comité a salué les initiatives populaires de boycott de tous ceux qui portent préjudice à l’image des religions.

Mostafa BENTAK
Source: L'Economiste

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com