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Fès: L’assassin d’un touriste français devant la justice

Le procès de l’assassin présumé de Benjamin Vanseveren, un jeune touriste français de 17 ans, poignardé en février 2005 dans la médina lors d’une visite culturelle au Maroc, s’est ouvert lundi dernier devant la Cour d’appel de Fès.

Mais la Chambre criminelle a décidé le report du procès en raison de l’absence de la défense de l’accusé et la non-présence de la famille de la victime. Cette affaire, qui a fait couler beaucoup d’encre au Maroc, est loin d’être bouclée. Plusieurs mois après le drame, Eric Vanseveren, père de la victime, a rompu le silence à Toulouse au cours d’une conférence de presse, le mois dernier. «Il a dénoncé les lacunes de l’enquête judiciaire marocaine et a affirmé notamment que la piste d’un crime religieux n’avait pas été suffisamment explorée». C’est ce qu’ont rapporté les journaux français à l’issue de la rencontre. Selon Le Figaro, qui a publié une enquête titrée sous «Le combat d’un père contre la police marocaine», Eric Vanseveren se dit aujourd’hui «très en colère». Son but «n’est pas de poursuivre les islamistes, mais d’obtenir la justice pour son fils». La défense, en la personne de Me Jean-Lou Lévi, quant à elle, estime «très dommageable qu’un certain nombre d’actes d’instruction, nécessaires, n’aient pas été réalisés». Me Lévi veut même consulter les procès-verbaux d’audition.

Pour la famille Vanseveren, leur vie bascule au quartier Chamaïne, un 17 février. Venue de Montauban, elle visitait tranquillement l’ancienne médina de Fès. Visite qui n’allait pas tarder à se transformer en deuil quand, subitement, un individu armé d’un couteau s’est jeté sur le jeune Benjamin avant de s’en prendre à la mère.
Il s’agit d’Abdelillah Al Meziane (29 ans) qui, sans mobiles apparents, s’en est pris à ce petit groupe de touristes. La mère survivra à ses blessures mais ce n’est pas le cas du jeune Français.
Le meurtrier est aussitôt arrêté par des passants. On dit que c’est un «déséquilibré mental». Le jour du drame, le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Fès, Abdel Aziz Bouziane, a tenu une conférence de presse. Il a précisé que “les premiers éléments de l’enquête ont révélé que l’agresseur, issu d’une famille défavorisée et sans emploi, s’adonnait depuis une dizaine d’années à la drogue”.

Toujours est-il que la famille et la foule nombreuse, qui est venue, ce lundi, pour l’ouverture du procès, attendent que justice soit faite. Qu’Abdelillah Al Meziane, menuisier de son Etat, soit drogué, déséquilibré mental, ou islamiste. La prochaine audience, prévue pour le 6 mars, est attendue avec impatience.

Youness SAAD ALAMI
Source : L'Economiste

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