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Tragédie routière : La responsabilité humaine au premier plan

Personne ne peut rester indifférent à cette tragédie causée par l’accident de la circulation survenu le mardi 10 courant sur la route reliant les villes de Marrakech et d’Agadir, entre deux autocars.
Le bilan est lourd : 24 tués et 63 blessés, dont 11 grièvement.

Certes, les circonstances de cet accident laissent apparaître l’entière responsabilité des usagers de la route. Signe sans équivoque de l’irrespect du code de la route et de l’inconscience de ces chauffards dont on ne sait comment ils apprécient la vie d’autrui ni la notion qu’ils ont du bien public avec tout ce qu’elle impose en terme de protection des infrastructures et des services qu’elles offrent (signaux d’indication, bornes,...).

L’hécatombe à laquelle nous avons assisté, ces derniers jours, est, sans conteste, révélatrice de cette inconscience manifeste comme elle l’est en terme de coût exhorbitant pour notre économie nationale.

En effet, les accidents de la route tuent en moyenne dix personnes quotidiennement au Maroc et coûtent à l’économie du pays 1,2 milliard de dollars par an, soit l’équivalent de quelque 2,5% du Produit Intérieur Brut (PIB).

Bien des retombées qui entament de façon prononcée les efforts déployés par le gouvernement de Sa Majesté dont la stratégie accorde une place de premier choix aux infrastructures routières afin de répondre dans de meilleures conditions de fiabilité et de service de qualité aux besoins des usagers.

Dans cette orientation et de l’effort d’investissement fait par les pouvoirs publics, personne ne conteste que la volonté politique d’inverser cette réalité que nos routes sont des plus meurtrières au monde, existe bel et bien.

Reste à ce que tous les usagers de la route y adhèrent avec cette même volonté qui anime les pouvoirs publics. L’idée est de se comporter vis-à-vis de ce service public que constitue notre réseau routier et autoroutier national selon un esprit de partenariat, un esprit constructif qui privilégie la précaution et la vigilance quand il s’agit de l’utilisation du bien de la collectivité.

L’objectif essentiel est d’agir en synergie pour concrétiser le plan stratégique intégré d’urgence que le gouvernement avait adopté, faut-il le rappeler, en novembre 2003. Ce plan, mené au titre de la période 2003-2005, s’est focalisé autour de plusieurs axes concernant plus particulièrement la coordination et la gestion de la sécurité routière à haut niveau : législation, contrôle et sanctions, formation des conducteurs et réforme du système des examens du permis de conduire, infrastructures routières et voiries urbaines, secours dispensés aux victimes des accidents de la circulation, communication et éducation. Autant d’axes sur lesquels le gouvernement, sous la présidence du Premier ministre, M. Driss Jettou, a fait un travail en profondeur en droit fil de sa vision intégrée visant à mieux combattre le fléau des accidents de la circulation.

Dans cette approche, tous les efforts sont orientés aujourd’hui pour repositionner la mission de contrôle, faire en sorte à ce qu’elle soit au cœur de la stratégie de lutte contre l’insécurité routière, et ce, afin de dissuader tous comportements irresponsables et l’indiscipline routière.

Ce qu’il faut souligner, c’est que cette situation d’inobservance des lois et règlements en la matière n’est pas propre à un groupe de pays au lieu d’autres. En d’autres termes, les accidents de la circulation causent la mort de quelque 1,2 million de personnes annuellement de par le monde et font plus de 50 millions de blessés. Pareille ampleur suscite de vives réactions bien sûr de la part des gouvernements concernés mais aussi de la part d’institutions mondiales, notamment l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et la Banque Mondiale qui ne cessent d’adresser de sérieuses mises en garde contre la recrudescence du fléau, soutenant que si la tendance actuelle se poursuit, le nombre des tués et des blessés sur les routes du monde augmenterait de 60% d’ici la fin de ce premier quart du siècle.

L’évidence donc est que notre pays est vivement interpellé pour relever le défi lié à cette hécatombe routière dont l’impact négatif, aussi bien au niveau social qu’économique, est de nos jours bien visible. De surcroît et au regard de l’amplification de ce fléau, le choix fait par notre pays consistant à renforcer les mesures dissuasives est un choix stratégique de taille. Un choix qu’il est impératif de renforcer et de perpétuer jusqu’à ce que tous les usagers de la route se conforment aux règles de bonne conduite et de discipline chaque fois qu’il font usage du bien public.

Abdelkader MOUHCINE
Source : L'Opinion

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