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MRE: Après le Conseil supérieur, une agence?

Le monde des Marocains résidents à l’étranger (MRE) est en pleine effervescence. La participation aux prochaines élections législatives et la création d’un Conseil supérieur spécialement dédié laissent, d’ores et déjà, la porte ouverte à toutes sortes de spéculations. Et de propositions.

C’est d’ailleurs sur ce dernier point que les attentes gouvernementales semblent être les plus grandes. Rien ne filtre encore sur l’organisation à adopter ni même les éventuelles propositions déposées auprès des instances en charge du dossier. Tant que les membres du Conseil supérieur ne sont pas désignés et que les mécanismes relatifs à la représentativité des MRE ne sont pas connus, rien n’est encore joué.

La réunion au siège du ministère de l’Intérieur, vendredi 16 juin, de la majorité gouvernementale n’a pas manqué d’évoquer la question de la prochaine participation de cette frange de la population aux élections. «Il est urgent d’adopter une approche progressive pour mettre en œuvre les mécanismes et instituer les règles juridiques qui permettront aux nouvelles générations de notre communauté de s’inscrire sur les listes électorales nationales pour garantir leurs droits de voter et de se porter candidats aux élections locales ou nationales», a-t-il été précisé à l’issue de la réunion. «L’importance accordée à l’aspect politique ne doit cependant pas occulter le volet économique», affirme Bouchaïb Rami, président du Conseil mondial de la communauté marocaine à l’étranger et également président du Club des investisseurs. C’est pourquoi la création d’une agence spécialisée dans l’encouragement à l’investissement MRE est proposée par le Club.

Un audit, commandité par des instances gouvernementales, serait actuellement en cours de réalisation par un cabinet international, pour déterminer les outils nécessaires à la stimulation de l’investissement des MRE. Ces derniers sont satisfaits qu’enfin le MRE ne soit plus seulement considéré comme une manne d’argent.
«Les centres régionaux d’investissement ne répondent pas aux attentes des MRE. Il faudrait instituer de nouveaux mécanismes pour les encourager à investir au Maroc», estime Rami. L’agence, qui serait dotée d’une autonomie financière, «rassemblerait en son sein des structures d’accompagnement et de soutien à l’investissement ainsi que les représentants des différents départements en contact avec les MRE: Administration des douanes, ministère du Commerce et de l’Industrie…».

Pour Rami, il s’agit de différencier entre les instances qui ont trait à l’activité politique et celles qui sont en relation avec l’économique des MRE. «De nombreuses opportunités existent, mais elles demeurent encore inexploitées. D’autant plus que de nombreux investisseurs qui avaient entrepris des démarches au Maroc sont repartis déçus». Les efforts restent toutefois considérables: formalités administratives allégées, conflits rapidement réglés… Au Club des investisseurs, on propose «l’organisation de caravanes de l’investissement à travers l’ensemble des pays où réside une forte communauté marocaine». La diaspora marocaine est évaluée, selon les dernières données disponibles (chiffres 2004), à un peu plus de 3 millions de personnes. Rappelons qu’en 2005, les MRE ont transféré 40,5 milliards de DH. Des recettes tout aussi importantes que celles du tourisme (41 milliards).

Amale DAOUD
Source : L'Economiste

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