«Quel mode de scrutin pour quelle carte politique au Maroc ?» : Thème d'une table ronde à Rabat

Lors de cette rencontre, M. Miloud Belqadi, enseignant à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales Agdal-Rabat, a indiqué que la problématique du mode de scrutin est à appréhender sous deux aspects, l'un d'ordre technique et l'autre politique, estimant que cette question ainsi que celle du découpage électoral constituent la base d'établissement d'une carte politique équilibrée.

A la question de savoir si le mode de scrutin qui sera choisi est susceptible de faire sortir le paysage partisan marocain de la situation de balkanisation et de garantir une forte participation politique, M. Belqadi a souligné qu'il existe plusieurs conditions qui doivent être prises en compte par l'Etat et les partis avant le choix du mode de scrutin.

Ces conditions doivent garantir la mise en place d'une institution législative crédible, la transparence de la consultation, la consolidation du poids des pouvoirs exécutif et législatif et la naissance d'une opposition parlementaire capable d'animer le paysage politique et de contrôler l'action gouvernementale.

Le conférencier a relevé la présence de deux positions au sein de l'actuelle majorité gouvernementale. La première penche pour le choix du mode de scrutin de liste au plus fort reste, alors que la deuxième plaide pour un mode de scrutin uninominal à la proportionnelle, notant l'existence d'une troisième option relative à la conciliation des deux modes.

Evoquant les problèmes naissant du découpage électoral, le conférencier a indiqué qu'ils sont liés à plusieurs enjeux d'ordre interne et externe, notamment la présence féminine dans les instances élues, la capacité des partis à couvrir l'ensemble des circonscriptions électorales, insistant sur la nécessité de réviser ce découpage en prenant en compte l'approche représentative.

Il a également mis l'accent sur la nécessité de renforcer les partis, d'établir une carte partisane non balkanisée, de réunir les conditions idoines pour le déroulement d'élections transparentes et d'impliquer les médias et les citoyens pour la réalisation de cet objectif.

Source : MAP