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La Franche-Comté initie Ouarzazate à l’industrie laitière

Raymond Forni, président du Conseil régional de Franche-Comté (France) entame ce samedi une visite de deux jours à Ouarzazate. L’objectif de ce déplacement est de mettre en place un programme de coopération dans l’agro-industrie et l’élevage.

· L’Economiste: Quelles sont les raisons de votre déplacement au Maroc, particulièrement à Ouarzazate?
-Raymond Forni:
Nous avons signé une convention de partenariat avec l’Office régional de valorisation agricole de Ouarzazate et la coopérative agricole laitière de Tamelkalte. La Franche-Comté contribue ainsi à la création d’une fromagerie, à la restructuration de la coopérative et à la mise en place d’une ferme-pilote. Concrètement, notre visite au Maroc correspond à l’arrivée à Ouarzazate de 115 génisses de race montbéliarde, toutes originaires de Franche-Comté. Nous pourrons constater sur place l’état d’avancement des différents volets du programme, qui en est à sa dernière phase.

· Vous avez initié un partenariat avec cette région. Quels sont les premiers enseignements à tirer?
- En premier lieu, je tiens à souligner la volonté très forte de l’ensemble des partenaires de réaliser ce projet. J’en veux pour preuve le dépassement des prévisions initiales, notamment la mise en place de la ferme-pilote. Les éleveurs de la coopérative ont commandé 98 génisses, qui viennent s’ajouter à celles initialement prévues et qui seront attribuées à la ferme-pilote. Nous sentons bien que nos partenaires ont une réelle envie de mettre en place une économie laitière solide dans la province de Ouarzazate. Ils s’appuient sur les technologies reconnues de nos deux écoles nationales de laiterie, qui sont très impliquées dans ce projet, et sur lesquelles ils peuvent compter.

· Que faudrait-il faire pour que le projet que vous menez dans le secteur laitier débouche sur une véritable expansion de ce secteur dans la région?
- D’autres opérations sont effectivement en projet, notamment la création de nouveaux produits laitiers et la mise en place d’une yaourterie. L’enthousiasme des éleveurs pour les vaches montbéliardes me fait penser que l’expansion des activités laitières est à leur portée.

· Pensez-vous qu’il serait possible de monter un projet qui profite à votre région? Si oui, lequel?
- Le projet profite déjà à la Franche-Comté! La commande d’animaux en est une illustration parfaite. Mais nous bénéficions aussi de ce partenariat pour nos écoles de laiterie. Leur intervention permet d’affirmer l’expertise de leurs techniciens pour des réalisations implantées sous d’autres climats, avec des contraintes différentes de celles que nous connaissons. Il s’agit bien d’un partenariat.

· Comment faire pour que ce type de coopération décentralisée entre une région marocaine et une région française soit développé?
- Il est important que les demandes soient clairement formulées. Et de notre côté, nous devons être en mesure de répondre aux attentes, en fonction de nos compétences et de nos moyens financiers. D’autres projets sont d’ailleurs à l’étude entre la Franche-Comté et le Maroc. L’un porte sur un accord entre l’école de laiterie de Casablanca et nos écoles franc-comtoises. L’autre projet concerne l’artisanat et l’émail dans la région de Ouarzazate. J’ai bon espoir que ces projets aboutissent. Les échanges fonctionnent quand il y a de la volonté et de l’amitié entre les hommes. Ces conditions sont réunies entre le Maroc et la Franche-Comté.


Race montbéliarde

Le programme de coopération comprend la création d’une fromagerie, la mise à niveau d’une laiterie existante et l’installation d’une ferme-pilote. Lancé en 2003, le programme de développement agro-alimentaire de la région de Ouarzazate s’est accéléré en 2005. Ainsi, les éleveurs ont commandé un troupeau de 115 vaches de race montbéliarde, en complément des 17 vaches prévues initialement.
Le coût total du programme s’élève à 609.860 euros (6,7 millions de DH) dont 218.000 pour la création de la fromagerie, 247.000 pour la mise à niveau de la laiterie et 144.800 euros pour la création de la ferme-pilote. Dans le package, l’assistance technique et le transfert de technologie.

Mohamed CHAOUI
Source : L'Economiste

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