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Le groupe islamique combattant marocain piloté en Belgique

Début, mercredi, devant le tribunal correctionnel de Bruxelles du réquisitoire des procureurs fédéraux Bernard Michel et Ann Fransen dans le dossier en cause de treize Marocains et Belgo-Marocains soupçonnés de terrorisme. Pour le ministère public, pas de doute, l'organe de direction du Groupe islamique combattant marocain (GICM) était bien implanté en Belgique.

Les prévenus répondent de soutien logistique au GICM en tant que membres ou dirigeants de ce mouvement salafiste inféodé à al Qaeda et soupçonné d'être impliqué dans les attentats de Madrid, en mars 2004, et Casablanca, en mai 2003.

C'est le cas des quatre principaux prévenus qui a retenu, mercredi, l'attention du ministère public, pour qui Abdelkader Hakimi, Lahoussine el Haski, Mustapha Lounani et Abdellah Ouabour étaient des dirigeants du GICM.


Des rencontres édifiantes

Bernard Michel tire cette conclusion de dix rencontres entre les cellules belge et française. Rencontres qui montrent que tant sur le plan financier qu'opérationnel, «tout passait par la Belgique».

Pendant l'instruction d'audience, les prévenus ont joué les amnésiques. Ils ont certes reconnu quelques préventions (usage de faux, séjour illégal) et avoué des contacts avec des personnes suspectées de terrorisme mais ils nient toute participation à une organisation terroriste. Le procureur n'a cure de ces silences et dénégations. Il cite des témoignages livrés par des activistes radicaux détenus en France et qui chargent lourdement Hakimi, el Haski et Ouabour.

Tout cela permet à l'accusation d'affirmer que la cellule belge contrôlait la française et était chargée, notamment, de récolter de l'argent investi en France pour le redistribuer à l'un des patrons du GICM, Nouredine Nafia, détenu au Maroc. Baouchi, suspect détenu en France, aurait remis huit fois 2.500 euros à Hakimi et celui-ci aurait transmis la somme à Nafia, de quoi soutenir les candidats au jihad. Khalid Bouloudo, dont on parlera jeudi, aurait eu la même fonction.

M. Michel a présenté Hakimi, dont le parcours de moudjahid impressionnait ses proches, comme un leader charismatique à son arrivée en Belgique, début 2002. Hakimi, le faussaire, a centralisé les fonds et établit de nombreux contacts. Il s'agirait du responsable militaire du GICM, Lahoussine el Haski étant taxé de responsable théologique. El Haski, ancien de Bosnie et d'Afghanistan, est «un membre extrêmement important du GICM», selon Bernard Michel. Quand il a débarqué en Belgique fin 2003, il a pris la tête du groupe belgo-français.

Le rôle de Lounani? Faciliter l'envoi de moudjahidin «sur zone», via la Syrie. Ouabour, dit le parquet général, a aussi oeuvré dans les opérations d'exfiltration de moudjahidin. De Rachid Iba, le ministère public affirme qu'il a contribué à l'arrivée d'el Haski en Belgique. Fin du réquisitoire ce jeudi.

Source : La Libre Belgique avec Belga

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