Menu

Du rôle « positif » de la colonisation

Le débat récent sur le rôle de la colonisation a provoqué la réaction de certains élus "issus de l'immigration". De l'UMP aux verts en passant par le PS, ils refusent l'histoire officielle!

A l’initiative de représentants UMP à l’assemblée nationale, parmi lesquels de nombreux élus de la région PACA, le parlement français a jugé bon de s’engager dans cette tentative d’imposer une histoire officielle, méthode bien connue dans les pays totalitaires.
Tout d’abord, réaffirmons qu’il n’appartient pas au législateur de donner une version officielle de l’histoire, ni de définir des programmes scolaires, pour satisfaire telle ou telle communauté. La vérité historique n’a pas besoin de lois pour exister.

Certes des équipements d’infrastructures ont été réalisés, mais avec une main d’œuvre traitée comme des serfs et avec nombre de prisonniers de Droit Commun ou politiques déplacés en Algérie (Communards par exemple).

Oui, la colonisation a eu un rôle très positif, mais pour le colonisateur. N’oublions pas que le Maghreb fut le grenier à blé de l’Europe, réservoir de main d’œuvre corvéable à merci, hydrocarbures, zone des premiers essais nucléaire...

Pour le colonisé, évoquer la colonisation pour intégrer son « rôle positif » dans la loi française s’apparente à du « révisionnisme », même si aujourd’hui nombre d’algériens revendiquent la langue française dans leur héritage.

La réalité est qu’un Etat en a occupé un autre, au nom des valeurs du siècle des lumières, mais en fait pour ses intérêts !

Par ailleurs, même si le conflit franco-algérien n’est pas comparable, en gravité comme en horreur, au génocide des populations juives en Europe (39-45), la France pourrait faire amende honorable, ne serait ce que pour ses intérêts bien compris ; A l’image de l’Allemagne qui a demandé pardon auprès de la France pour le développement de ses intérêt dans l’essor de l’Europe.

Aujourd’hui, notre démocratie est en danger. En effet, l’irruption du pouvoir politique dans le travail scientifique est une remise en cause de l’un des droits essentiels d’une démocratie, l’indépendance de l’historien, et touche les enjeux de la mémoire dans cette démocratie.

Le passé de notre pays doit être assumé dans toute sa complexité, et le rôle du politique en la matière doit consister à apaiser et rassembler, et non pas à jeter inutilement du sel sur des plaies encore mal cicatrisées et ainsi prendre le risque de contribuer au développement des communautarismes.

Les signataires de la présente, de différentes sensibilités politiques, s’insurgent contre ce dévoiement à la fois de l’institution parlementaire et de l’histoire, et s’inquiètent notamment des conséquences de celui-ci sur la stigmatisation des populations issues des anciennes colonies


Par Alima Boumediene-Thiery , O. Zehar , Nouredine Agoug , Samia Ghali , Amirouche Laïdi , Olivier-Faycçal Zefar
Source: Communiqué de presse

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com