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Il y a 50 ans, Mohammed V rentrait au Maroc après plus de deux ans d'exil

Le Maroc commémore à partir de mercredi et pendant trois jours le retour d'exil de Mohammed V, prélude à l'indépendance du royaume qui sera conclue avec la France lors des accords de la Celle-Saint-Cloud, le 2 mars 1956.

De nombreux chefs d'Etat et de gouvernement devraient être présents aux cérémonies, qui se dérouleront à Rabat et dans plusieurs autres villes du Maroc.

La France devrait être représentée par le Premier ministre Dominique de Villepin accompagné de Bernadette Chirac, l'épouse du chef de l'Etat. L'Espagne, qui occupait le nord et une partie du sud marocain jusqu'à la fin de 1975, sera quant à elle représentée par le président José Luis Zapatero.

Les autorités marocaines ont également annoncé la présence des présidents sénégalais Abdoulaye Wade et malgache Marc Ravalomanana.
Le 16 novembre 1955, le sultan Mohammed Ben Youssef, accompagné de son fils Moulay Hassan, futur Hassan II, atterrissait sur l'aéroport de Salé, ville jouxtant Rabat, après un peu plus de deux années d'exil à Antsirabé, sur l'île de Madagascar.

Plusieurs dizaines de milliers de Marocains s'étaient rassemblés pour acclamer le retour de leur souverain, sur tout le parcours entre l'aéroport de Salé et le Palais royal de Rabat.

Le sultan avait été déposé par les autorités françaises deux années plus tôt, le 20 août 1953, et condamné à l'exil après avoir refusé d'abdiquer, ainsi que ses deux fils Moulay Hassan et Moulay Abdallah, d'abord en Corse puis à Madagascar. Le reste de la famille du sultan les rejoindra plus tard.

Le gouvernement français dirigé par Joseph Laniel craignait alors que les émeutes populaires à Casablanca au début de l'année 1953, la multiplication des manifestations nationalistes durement réprimées, notamment celles d'Oujda (nord-est) le 16 août, ne s'étendent à plusieurs villes du protectorat et ne menacent la présence française.
Au lendemain du départ en exil du Sultan Ben Youssef, Paris décida d'installer au Palais de Rabat Mohammed Ben Arafa, l'un des parents éloigné du souverain, âgé de 70 ans, et que l'Espagne du général Franco, qui n'avait pas été prévenu, refusa de reconnaître la légitimité.
La zone espagnole au Maroc allait ainsi devenir un sanctuaire pour les nationalistes en fuite d'où ils organisèrent les opérations de résistance contre la présence française.

Deux ans plus tard, alors que la France est empêtrée dans plusieurs conflits coloniaux (Indochine, Algérie), le nouveau président du Conseil, Edgar Faure, arrivé aux affaires en mars 1955, décide d'engager son gouvernement sur le règlement de la question marocaine.
Ainsi des contacts sont établis avec les dirigeants les plus libéraux du mouvement nationaliste marocain. Ceux-ci exigent le retour du sultan Ben Youssef comme préalable à toute négociation.

Après des semaines de pourparlers, Mohammed Ben Arafa, le remplaçant de Mohammed Ben Youssef sur le trône alaouite, démissionna le 1er octobre 1955.

Un mois plus tard le sultan regagnait la France et entamait avec le gouvernement français, au château de la Celle-Saint-Cloud, des discussions qui aboutiront le 6 novembre à une déclaration commune sur l'ouverture de négociations afin que le Maroc accède au statut d'Etat indépendant.

Le 2 mars 1956, le traité de Fès de mars 1912 était déclaré caduc et le Maroc devenait un Etat indépendant.

Source : Associated Press

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