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Côte d'Ivoire: Casques bleus marocains au service de la paix

Fidèles à leur tradition et toujours au service d'une noble mission, les Casques bleus marocains, déployés depuis mai dernier en Côte d'Ivoire, participent avec éthique, dignité, honneur et professionnalisme au maintien et à la sauvegarde de la paix dans ce pays confronté depuis plus de deux ans à la plus grave crise politico-militaire de son histoire.

Commandés par le colonel-major Abdelmajid Bouarfa, ces soldats de la paix (730 éléments des Forces Armées Royales dont 22 officiers), sont positionnés dans le secteur Est de la cartographie militaire des forces de l'Opération des Nations-Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) qui comprend Bouaké (centre), deuxième ville du pays et fief des «Forces nouvelles» (coalition des trois mouvements rebelles ivoiriens) et toute sa région.

«C'est au colonel-major Abdelmajid Bouarfa qu'est revenu l'honneur de commander le secteur Est où sont également déployés des Casques bleus béninois, ghanéens, nigériens et togolais», explique, dans un entretien accordé à MAP-Abidjan, le lieutenant-colonel Omar El Khadir, chargé de la Communication auprès de l'état-major de la force de l'ONUCI. Rompus à ce genre d'opérations, les valeureux Casques bleus marocains font preuve sur le terrain, de compétence, d'un sens aigu du devoir et d'une excellente capacité d'adaptation qui forcent l'admiration et séduisent aussi bien les populations de cette région névralgique que les différentes forces en présence : les FANCI (Forces armées nationales de Côte d'Ivoire), les unités armées des «Forces nouvelles» et les soldats français de l'opération «Licorne».

«Le contingent marocain, souligne le lieutenant-colonel Omar El Khadir, incarne les valeurs de discipline et de rectitude et allie sa mission de maintien de la paix et de sauvegarde de l'intégrité territoriale de la Côte d'Ivoire avec le volet humanitaire pour alléger les souffrances des populations affectées par cette crise en procédant, entre autres, à la distribution d'aide alimentaire et en prodiguant une assistance médicale et morale». Dans le même ordre d'idées, l'officier supérieur marocain fait remarquer que depuis le déploiement de nos Casques bleus, les populations de cette région, qui constitue un véritable poumon économique du pays, «se sentent de plus en plus sécurisées, reprennent espoir et l'instauration de ce climat de confiance, a largement contribué au retour progressif de la vie normale et à la reprise des activités économiques».

Le lieutenant-colonel Omar El Khadir précise, avec une pointe de fierté, que les Caques bleus marocains peuvent se targuer «d'un riche capital de savoir-faire et d'une expérience riche et avérée» et rappelle, à cet égard, leur participation aux missions de maintien de la paix au Kosovo, en RD Congo et en Somalie «où ils ont toujours été cités en exemple». «Dans le secteur Est sous leur contrôle, nos éléments circulent librement, sans armes et en toute quiétude ce qui prouve qu'ils sont très estimés et bel et bien acceptés par les populations locales», indique l'officier supérieur marocain qui relève que dans les villes de Katiola à N'gattadolikro, de Bouaké à Brobro en passant par Béoum, Tiebessou et Djébounoua, «leur présence rassure sur toute possibilité de reprise des hostilités».

A l'intérieur même de Bouaké, toutes les places sensibles de cette ville ont été sécurisées, notamment le quartier «Commerce» qui abrite la plupart des institutions administratives et commerciales de la ville et le siège régional de la BCEAO (Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest). «La majorité des missions de sécurité et d'escorte, affirme-t-il sans ambages, est généralement confiée aux Casques bleus marocains qui jouissent d'une excellente réputation et qui ont été, à plusieurs reprises, félicités par les responsables des différentes forces en présence et par le général de division Abdoulaye Fall (Sénégal), commandant de la force de l'ONUCI». Le conseil de Sécurité de l'ONU avait adopté, à l'unanimité, le 27 février dernier la résolution 1528 portant création de l'ONUCI composée de quelque 6.240 Casques bleus de différentes nationalités dotés d'une autorisation de recours à la force.

L'ONUCI est notamment chargée d'encadrer le processus de désarmement et de réconciliation nationale et devra, également, aider le gouvernement ivoirien à préparer les consultations électorales (présidentielles) libres d'octobre 2005 et rétablir l'autorité de l'Etat sur toute l'étendue du territoire national ivoirien. Quelques 4.000 soldats français de l'opération «Licorne» sont également déployés en Côte d'Ivoire pour s'interposer entre les belligérants et superviser le cessez-le-feu signé le 17 octobre 2002.

Depuis le 19 septembre 2002, date du déclenchement d'une rébellion armée contre le régime du président Laurent Gbagbo, la Côte d'Ivoire est secouée par une grave crise politico-militaire. Depuis lors, les «Forces nouvelles» contrôlent presque toute la moitié Nord du pays.

Abidjan - Mohamed Khyat
Source : Le Matin

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