Ambassade de France : Abouyoub évincé ?

Dès l'annonce de son éviction, les rumeurs bruisaient sur ce qui est en train de devenir une rengaine dans le champ politique marocain : la constitution d'un pôle haraki qui conduirait le prochain gouvernement. Ancien membre du MP et proche de certains intellectuels du mouvement amazigh, Abou Ayoub, qui avait été en lice pour le poste de directeur général de l'Organisation mondiale du commerce, a longtemps tenu la corde dans les pronostics des gazettes il y a quelques mois pour remplacer Driss Jettou. Mais il apparaît bien présomptueux de parier sur un prochain remaniement dans les semaines qui vont suivre.


Affaiblissement

Pour certains analystes, son rappatriement surprise serait avant tout la conséquence de la colère de Paris. Au Quai d'Orsay, l'on aurait apprécié modérement ces dernières sorties médiatiques, en particulier un commentaire peu amène sur « la situation irrégulière au regard de la loi française du citoyen marocain Driss Basri ». La remarque aurait été appréciée par les diplomates français qui auraient considéré cette posture comme une ingérence dans les affaires françaises. D'autres considèrent que le « coup » vient du monde des affaires. Il a été cité à plusieurs reprises dans l'affaire des minotiers et la classe économique attendait son heure, jugeant qu'il avait attaqué l'un des siens, en l'occurrence le patron des minotiers Ghali Sebti. Mais la piste la plus probable repose sur l'affaiblissement supposé du ministre des Affaires étrangères Mohamed Benaïssa. Son alter ego au minsitère Taïeb Fasi Fihri serait à l'origine de la nomination de Fathallah Sijelmassi en replacement d'Abou Ayoub. Profitant de la claque subie par le Maroc après la reconnaissance par l'Afrique du Sud des séparatistes, Fassi Fihri placerait ses hommes aux postes clés de la diplomatie marocaine.

Source : Le Journal Hebdomadaire