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De Villepin au Maroc, sur les terres de son enfance

C'est un voyage pas comme les autres qu'a entamé hier soir, au Maroc, Dominique de Villepin. Une première visite officielle hors de France, à la fois symbolique et émouvante pour le chef du gouvernement, né le 14 novembre 1953 à Rabat. Ce retour de «l'enfant du pays» est ressenti comme un «immense honneur», dit-on sur place où les autorités royales ont programmé un «accueil de star».

Dominique de Villepin, lui, a refusé de placer ce 7e séminaire intergouvernemental franco-marocain sous le signe du «retour aux sources». Exit donc la séquence nostalgie. Pas la moindre photo n'est prévue dans le quartier de l'Agdal – devenu aujourd'hui un des lieux branchés de Rabat – où Dominique de Villepin vécut avec ses parents durant les cinq premières années de sa vie.

De cette enfance marocaine, on sait assez peu de chose. En 1952, son père, Xavier de Villepin, âgé de 26 ans, traverse la Méditerranée pour prendre le poste de chef des services commerciaux de la Société commerciale de manutention (Socoman) à Rabat. Le couple Villepin s'installe avec son fils aîné, Eric, dans une villa de l'Agdal où vivent la plupart des Français expatriés. C'est là que Dominique fera ses premiers pas. A l'époque, la vie dans ce qui était alors un protectorat français est assez tumultueuse. Le futur Mohammed V et son fils Hassan II sont encore exilés en Corse et à Madagascar. Mais l'indépendance est proche, scellée officiellement le 2 mars 1956. Un an tout juste avant le retour de la famille Villepin en France. Le père du futur premier ministre entre alors à la Compagnie Pont-à-Mousson. Trois ans plus tard, la famille refait ses valises. Et traverse, cette fois, l'océan Atlantique : direction le Venezuela.

S'il évoque souvent dans ses discours ses années de jeunesse passées à écouter le général de Gaulle sur les «ondes courtes de son transistor», Dominique de Villepin ne manque jamais une occasion de marquer son «attachement» à sa terre natale et à l'Afrique en général. «De mon enfance à Rabat, j'ai conservé quelques souvenirs : des couleurs, des images, des émotions, des sensations», confie-t-il. Lui qui se définit tantôt comme un «métèque», tantôt comme un «voyageur du monde» n'a pas choisi par hasard d'intégrer à la sortie de l'ENA la direction des affaires africaines et malgaches. Le continent africain le fascine.

Villepin est souvent revenu au Maroc, où il compte de nombreux amis. Le peintre Medhi Qotbi et le poète Mohammed Benis figurent parmi ses meilleurs supporters. Tous se souviennent d'une «époustouflante causerie poétique» (intitulée «L'Amour des deux rives») que le secrétaire général de l'Élysée donna, à Casablanca, quelques mois avant la présidentielle de 2002. Deux ans plus tard, en plein conflit irakien, le ministre des Affaires étrangères soulève l'enthousiasme des étudiants de l'université de Rabat. «Il est perçu par les Marocains comme un des leurs. Ici, personne n'a oublié son discours de l'ONU», témoigne Medhi Qotbi.

Les relations sans nuages qu'entretiennent les deux pays devraient donc se trouver renforcées avec cette nouvelle rencontre bilatérale. A quel ques semaines du 50e anniversaire de l'indépendance du Maroc, Villepin – qui rencontrera Mohammed VI aujourd'hui – veut faire de son voyage un «succès» diplomatique et commercial.

Source : Le Figaro

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