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Un ex-responsable sahraoui justifie son ralliement au Maroc

L'ancien ministre délégué auprès du Premier ministre de la République arabe sahraouie démocratique (RASD, proclamée par le Front Polisario) Hammati Rabbani, ayant regagné récemment le Maroc, a souligné que les dirigeants du mouvement indépendantiste ne sont pas pressés de contribuer à un règlement du conflit "artificiellement entretenu autour du Sahara marocain".

Le Front Polisario qui réclame l'indépendance du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, avec le soutien de l'Algérie, est opposé depuis le milieu des années 1970 au Maroc, qui revendique l'appartenance de ce territoire au royaume alaouite rappelle t-on.

Les dirigeants du Polisario ne veulent pas que ce conflit soit réglé, "soit parce que leur terre natale, c'est l'Algérie ou parce qu'ils ont les mains tâchées de sang. Si demain, le conflit est résolu, ils devront s'asseoir au banc des accusés. Ils ne sont pas idiots, leur intérêt est de perpétuer la situation et de continuer à vivre bien", a expliqué M. Rabbani, dans un entretien publié lundi par le journal espagnol "La vanguardia" et diffusé par l'agence marocaine officielle MAP.

M. Rabbani a affirmé qu'il ne ressent aucun remord d'avoir abandonné les camps de Tindouf, sud-ouest algérien, pour rejoindre le Maroc, assurant qu'il a agi en "homme libre qui a écouté sa conscience, en pensant à l'intérêt des Sahraouis et aux souffrances qu'ils endurent à Lahmada, sur le territoire algérien".

Il a assuré ne pas être rentré dans son pays pour demander une quelconque récompense. "Je pense aux Sahraouis, à leur futur, à leur souffrance, chose que les dirigeants du Polisario ne font pas. C'est ce sentiment qui m'a incité à prendre ma décision" de regagner le Maroc, a-t-il expliqué.

Pour ce qui est des perspectives de règlement de la question du Sahara, M. Rabbani a exprimé son soutien à l'octroi d'une autonomie aux provinces sahariennes sous souveraineté marocaine, assurant que le Polisario est "incapable" de gérer de manière démocratique un petit bout de territoire, protégé par l'Algérie.

"L'intérêt est d'être sous souveraineté marocaine, c'est la seule manière d'avoir la paix et le bien-être dont nous avons besoin", a souligné M. Rabbani.

Evoquant la situation dans les camps de Tindouf, l'ex-dirigeant du "polisario" l'a qualifiée de "catastrophique", surtout pour les Sahraouis authentiques, membres des tribus sahraouies marocaines qui vivaient dans les zones du sud sous occupation espagnole.

M. Rabbani a cependant, refusé de divulguer les moyens qu'il a utilisés pour fuir les camps de Tindouf et rejoindre le Maroc afin de laisser, a-t-il expliqué, à d'autres Sahraouis la possibilité de suivre le même chemin.

Agé de 51 ans, M. Rabbani, de son vrai nom Mohamed Abdelkader Ould Cheikh Abdelaaziz Ould Rabbani, également chargé de la Direction nationale du contrôle et de l'inspection, a occupé plusieurs postes dans la nomenclature du Polisario et de la RASD.

Il s'est vu ainsi confier à deux reprises, le portefeuille de la Justice et des Affaires religieuses (1986-88 et 1995-98), avant d'occuper le poste de Secrétaire général du ministère de l'Intérieur (en 2000).

En octobre 2003, il est nommé ministre sahraoui délégué auprès du Premier ministre chargé de la Direction nationale du contrôle et de l'inspection, poste qu'il occupa jusqu'à son retour au Maroc.

Source : PANAPRESS

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