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Congrès de l'USFP: La colère des refuzniks

A l’heure où nous mettions sous presse, les socialistes n’avaient pas encore bouclé l’élection de leurs instances dirigeantes. Il fallait constituer les bureaux de vote, organiser les candidatures nationales, les quotas pour les femmes et les jeunes… Et tout cela en gérant les susceptibilités entre les «frères» socialistes et la colère des «vieux manitous».

Dans la séance plénière de vendredi dernier, Mohamed Lahbabi, contestataire déclaré, s’en est violemment pris à la direction du parti. Mohamed Bouzoubaâ, Abdelhak Mantrech, Driss Lachgar et bien d’autres socialistes sont intervenus pour le calmer. L’ittihadi dénonçait son exlusion de l’appareil. C’est comme si l’USFP traînait derrière lui la malédiction des refuzniks.

Bref, un casse-tête. C’est pourquoi les organisateurs contactés hier dimanche préfèrent rester dans le vague et ne pas avancer d’heure précise pour la clôture du congrès.

Le retard est dû en grande partie à l’élection du Conseil national. Les votes ne devaient commencer qu’hier en milieu de matinée. «Il y a eu beaucoup de demandes de candidatures», souligne un usfpéiste. Résultat: au lieu de terminer samedi soir, la Commission de qualification, chargée d’éplucher les demandes, a débordé sur dimanche matin. Donc, tout le processus électoral a battu en retraite. Car le Conseil national devait élire le bureau politique qui, à son tour, devait se prononcer sur le Premier secrétaire. Si on compte la durée du dépouillement, alors il serait fort probable que cette grand-messe socialiste prenne encore du retard.

Près de 2.500 congressistes étaient présents. En clair, la Commission de qualification devait retenir 124 candidatures pour le Conseil national. Ce sont ces dernières qui feront l’objet du vote. A la fin, 84 personnes seront élues et siègeront donc au conseil. Il est prévu, affirment toujours les organisateurs, que les premiers résultats tombent hier en milieu d’après-midi. Quelle course!

A rappeler que ces 84 personnes ne constitueront que le tiers du conseil. Les deux tiers restants seront élus au niveau des régions.
Le Conseil national est une nouvelle instance qui remplace la Commission administrative et le Comité central. Et elle sera composée de 251 membres.

Le bureau politique, qui cristallise l’attention en raison des luttes de pouvoir, sera composée de 23 membres, souligne Tayeb Mounchid, un des cinq présidents du Congrès (à côté de Abdelouahed Radi, Hassan Tarek de la Chabiba, Driss Lachgar et Zoubida Bouayad).

Deux sièges seraient donc ajoutés aux 21 qui existent actuellement. En clair, explique toujours Mounchid, cinq membres du bureau politique vont partir. Et huit autres feraient leur entrée. Mais «pour respecter l’esprit démocratique», on préfère ne pas spéculer sur l’identité des partants ou des entrants. D’ores et déjà, les noms de ceux qui vont quitter circulent comme Badia Sqalli et Mohamed Guessous.

En tout cas, «il n’y a pas d’antinomie entre la casquette syndicale et celle politique», affirme Mounchid. «C’est un faux débat», ajoute le secrétaire général de la Fédération démocratique du travail. «Car aucune disposition dans le règlement du bureau politique ne sanctionne le cumul de fonctions», est-il précisé.

Le plus grand absent de cette grand-messe était incontestablement Abderrahman Youssoufi. Son retrait de la vie politique s’est ainsi confirmé. Les socialistes disent que leur ancien chef «est resté dans leurs cœurs». Mais le geste est quand même révélateur. En s’absentant du Congrès, Youssoufi, l’ex-zaïm, a-t-il mis au placard même sa fibre socialiste?

Source : L'Economiste

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