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Une cinquantaine de blessés lors des manifestations d'El Ayoun

Les manifestations qui se sont déroulées depuis le début de la semaine à El Ayoun, chef lieu du Sahara occidental, ont fait une cinquantaine de blessés et il y a eu quelques dizaines d'arrestations, écrit vendredi la presse espagnole, citant des sources sahraouies.

Le quotidien El Pais indique que l'étendue réelle des troubles n'est pas connue, mais qu'il s'agit des plus importantes manifestations anti-marocaines depuis 1999 dans l'ancienne colonie espagnole. "Des drapeaux marocains ont été brûlés, des slogans en faveur de l'indépendance ont été lancés, des cocktails molotov ont été jetés sur les forces de sécurité et des drapeaux du Front Polisario ont été brandis dans les rues", précise-t-il.

Selon le quotidien ABC, il y a eu 57 blessés, dont sept grièvement atteints. El Pais indique que jusqu'à jeudi, 30 personnes avaient été arrêtées, et le quotidien El Mundo précise que 20 personnes ont disparu. Selon un témoin contacté jeudi par l'AFP à El Ayoun, une des manifestations a réuni mardi une centaine de personnes dans le quartier de Maatallah. Des militants sahraouis s'étaient joints, selon cette source, a un groupe venu protester contre le transfèrement d'un détenu de la prison d'El Ayoun vers un centre de détention d'Agadir, 550 km plus au nord.

El Mundo et El Pais écrivent que les manifestations ont rapidement pris un ton indépendantiste et ont été "durement réprimées" par les forces de sécurité marocaines. ABC ajoute que lors des manifestations de mercredi et jeudi, "dans différents quartiers populaires d'El Ayoun, des policiers et des colons marocains sont entrés dans plusieurs maisons et ont frappé les habitants. Douze maisons ont été saccagées et 20 personnes sont portées disparues depuis", précise-t-il.

La wilaya (super-préfecture) d'el Ayoun a indiqué jeudi que le calme est revenu dans la ville et que "les habitants ont pu reprendre normalement leurs occupations habituelles". "Des éléments incontrôlés ont créé de l'agitation", mais la "situation est normale et aucune arrestation n'a eu lieu", a pour sa part déclaré jeudi à l'AFP un responsable à la préfecture de police d'El Ayoun.

Le conflit de souveraineté sur le Sahara occidental, annexé par Rabat en 1975, empoisonne depuis cette date les relations entre le Maroc et l'Algérie. L'ONU a réaffirmé en avril 2004 son soutien au plan Baker, du nom de l'ancien secrétaire d'Etat américain James Baker, qui préconise une période d'autonomie de cinq ans au Sahara occidental avant un référendum d'autodétermination sur le sort de l'ancienne colonie espagnole. Rabat a rejeté la perspective d'un référendum, considéré comme "obsolète" et "inapplicable", et proposé une "large autonomie définitive" dans le cadre de la souveraineté marocaine, jugée "non négociable". Alger et le Polisario sont favorables au plan Baker.

Le premier sommet de l'Union du Maghreb arabe (UMA) depuis plus de dix ans, prévu initialement cette semaine en Libye, a été annulé en raison du problème du Sahara occidental qui divise les Etats membres de l'UMA.

Source : AFP

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