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Le Maroc est en phase de "transition" politique, selon un rapport stratégique

"Le Rapport stratégique du Maroc", publié annuellement par une équipe de chercheurs du Centre des études et recherches en sciences sociales de l'université Mohammed V de Rabat, souligne la phase de "transition" politique profonde dans laquelle est engagé le royaume.

Avec une édition qui porte exceptionnellement sur deux années, 2003-2005, cette publication dresse le bilan de "l'état du Maroc" et de sa "puissance nationale" par rapport à son entourage immédiat et aux grandes puissances mondiales.

"C'est un travail, qui pose la question du "national power", précise Abdellah Saaf, le directeur du rapport, à travers "l'évaluation des politiques publiques et leur capacité à développer ou à affaiblir les potentialités du Maroc".

Le rapport traite d'une part de la situation interne (élections, évolution du système politique et économique) et dans une deuxième partie de la situation externe, avec notamment l'équilibre des forces militaires au Maghreb, l'évolution de la question du Sahara-Occidental ou encore les relations du Maroc avec ses principaux partenaires.

Sur le plan interne, le Maroc vit encore, selon Abdellah Saaf, sous la "nette empreinte d'une politique de transition" entamée depuis la disparition du roi Hassan II en 1999 avec le départ des hommes symboles de son règne autoritaire comme Driss Basri, ancien ministre de l'Intérieur.

Prudent, l'étude estime cependant que la transition n'est pas close. Le Maroc est entré dans "nouvelle unité de temps mais non pas dans un nouveau système" politique.

Cela s'est traduit par de multiples indicateurs: le "changement des systèmes de régulation politiques et économiques", l'existence "de plusieurs acteurs politiques au lieu d'un seul", comme dans le passé, ou encore une politique étrangère qui a évolué du "bricolage et de l'empirisme" d'autrefois à une politique "plus structurelle qui tente de jouer sur les contradictions et profiter des marges de manoeuvre". C'est notamment le cas des relations avec les Etats-Unis et l'Union européenne avec lesquelles le Maroc a conclu des accords de libre échange.

Ces indicateurs, porteurs du germe d'une transition, ont cependant été marqués par une "rupture", celle des attentats islamistes de Casablanca (45 morts, le 16 mai 2003) et de la répression policière et judiciaire qui les ont suivis.

Sur le plan externe, le rapport note que l'Algérie voisine "demeure la principal menace pour le Maroc même si elle ne constitue pas un danger réel".

Les dépenses militaires marocaines sont essentiellement liées au souci "d'assurer la sécurité de ses provinces du sud (Sahara-Occidental, NDLR) et de la concurrence régionale avec l'Algérie et l'Espagne pour le leadership dans la région".

Les rédacteurs du rapport notent que ces dépenses ont atteint 1,8 milliard de dollars en 2001, soit 4,5% du PNB.

En 2004, le Maroc comptait une force militaire de 196.300 soldats et 150.000 réservistes, contre environ 128.000 pour l'Algérie et 47.000 pour la Tunisie.

D'une façon générale, le rapport estime les politiques de sécurité au Maghreb seront à l'avenir plus orientées vers "la garantie de la stabilité interne que vers l'atteinte d'objectifs stratégiques, avec le terrorisme comme principale menace".

Source : Associated Press

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