Menu

Toufiq Hejira : «500.000 maisons et appartements sont fermés au Maroc»

Pour la deuxième édition du SMAP, Toufiq Hejira a décidé de rendre visite à tous les exposants, en s'arrêtant ici et là pour parler à des visiteurs qui viennent lui serrer la main. Mais après ces courtoisies, le ministre chargé de l'Habitat et de l'Urbanisme a dû s'attabler au stand de son ministère afin de recevoir les doléances des nombreux MRE qui avaient des cas précis à discuter avec lui. Toufiq Hejira a ensuite répondu à nos questions pour faire le point sur cette rencontre.

Le Matin : Que vous a apporté la rencontre avec les MRE venus vous soumettre leurs réclamations et vous demander de répondre à leurs nombreuses questions ?

Toufiq Hejira : Les six banques présentes dans le salon m'ont confirmé qu'on continue d'enregistrer un taux élevé de demandes de prêts pour achat de logements ou pour se lancer dans des projets immobiliers. Ce qui est plutôt un bon signe, concernant l'attachement de tous ces Marocains résidant à l'étranger, à leur pays d'origine.

D'où l'importance de cette rencontre avec eux, en marge de ce salon, toujours dans l'esprit que Sa Majesté le Roi Mohammed VI veut donner à la relation entre le Maroc et ses citoyens vivant à l'étranger. Notre communauté ici est une composante importante de notre société marocaine, qui représente aussi un grand créneau d'investissement qu'il faut constamment tenir informée des nouveautés du secteur de l'immobilier.

Justement, plusieurs MRE trouvent que leur pays d'origine ne fait pas le maximum pour régler leurs problèmes. A ce sujet, de quoi sont venus vous parler ceux que vous avez rencontrés aujourd'hui ?

Dans les dossiers qui m'ont été présentés aujourd'hui, je peux distinguer trois types de problèmes. Ceux qu'on peut comprendre et sur lesquels nous sommes d'accord et pour lesquels nous essayerons de faire quelque chose. C'est le cas pour le problème des impôts, par exemple. Nous allons discuter avec Nouzha Chekrouni (ministre délégué chargé de la Communauté MRE) pour une solution dans les plus brefs délais.

Il y a ensuite des questions illogiques dont ils viennent me parler. Souvent, il s'agit de problèmes de personnes à personnes, qui demandent une ingérence dans le système judiciaire, là, il nous est impossible d'intervenir.

Viennent enfin les autres problèmes qui peuvent être réglés tout de suite, comme ceux qui interviennent entre des particuliers et des privés qui n'ont pas honoré leurs engagements. Là, en tant que département de tutelle, on peut intervenir pour inciter les privés à se pencher sur des solutions rapides.

En parlant des conflits qui demandent une intervention dans le système judiciaire, ne pensez-vous pas que les ministères de tutelle doivent faire quelque chose dans le cas des conflits entre propriétaires et locataires.
Des MRE préfèrent aujourd'hui laisser leurs maisons vides durant l'année, alors qu'une crise du logement sévit au Maroc, de peur que la justice ne leur permette pas de déloger des locataires qui décident de ne plus quitter le logement loué ?


Le problème des logements fermés est un phénomène mondial qui ne se présente pas seulement au Maroc. Les maisons, appartements fermés au Maroc avoisinent les 500 000. Ce phénomène s'explique par un facteur de méfiance entre locataire et propriétaire même quand nous mettons en place des lois, vues et revues à plusieurs reprises. Pour cela, nous sommes en train de penser, en ce moment, à la possibilité de mettre en place, par le biais du secteur privé, des sociétés d'intermédiation de location comme alternative pour réorganiser cette relation propriétaire-locataire.

Que pensez-vous de l'intérêt que portent de plus en plus les étrangers à l'acquisition de biens immobiliers au Maroc ?

L'intérêt que les étrangers portent au Maroc dans le secteur immobilier est un phénomène nouveau. C'est une possibilité de dépaysement pour les retraités et une opportunité d'investissement pour certains grands promoteurs qui commencent à venir d'un peu partout, France, Italie, Chine…etc. Ce Salon ne fait que confirmer cette tendance avec les demandes enregistrées aussi bien auprès des promoteurs immobiliers que des établissements bancaires.



Propos recueillis par A.N.S.
Source: LE MATIN

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com