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Maroc-Algérie. Patience et longueur de temps…

Cahin caha, le couple algéro-marocain s’affermit. Oujda attend toujours la réouverture de la frontière et à Rabat, "on attend" (l’expression est d’un haut diplomate), non sans philosophie.

Bouteflika avait laissé entendre que le processus prendrait "plusieurs mois". À quoi faire ? Officiellement, à régler par anticipation les problèmes de circulation de biens illicites (drogue, armes, produits de contrebande…) que cette réouverture induirait. Prétexte absurde : si trafics il y a, ils se font déjà, et contournent de toutes façons le poste frontière. Sa réouverture n’y changera rien. à Alger, de source fiable, le délai de Bouteflika aura surtout pour fonction de "permettre aux anti-Marocains de principe, notamment dans l’armée, de s’habituer à l’idée d’un rapprochement". Et ce, par petites touches diplomatiques.

Le Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, devrait donc se rendre à Rabat avant fin mai, en attendant que Bouteflika le suive (ce serait prévu "avant l’été"). La réouverture des frontières terrestres n’est pas seule en jeu, puisqu’on envisage aussi, à Rabat comme à Alger, de connecter les réseaux ferroviaires des deux pays, notamment pour le transport inter-frontalier de marchandises.

Et le Sahara ? Le mandat de la Minurso vient d’être prorogé pour la énième fois (jusqu’au 30 octobre), le représentant marocain à l’ONU plaide toujours pour un solution politique, tandis que son homologue algérien martèle qu’il n’est point d’issue hors de l’autodétermination. La différence, c’est que les deux hommes se congratulent désormais en disant cela. Avant, pour les mêmes motifs, ils en arrivaient presque aux mains. Mystères de la diplomatie…

Source : TelQuel

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