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Le Maroc donne son feu vert au retour de Driss Basri dans le royaume

Les autorités marocaines ont accordé vendredi leur feu vert au retour dans le royaume de l'ancien ministre de l'Intérieur Driss Basri, privé de passeport depuis mars 2004 et installé depuis cette date sans titre de séjour régulier à Paris.

Ex-homme fort du régime de Hassan II, dont il fut le secrétaire d'Etat puis le ministre de l'Intérieur de 1974 à 1999, Driss Basri «s'apprête à quitter la France et regagner le Maroc après avoir obtenu un passeport», ont déclaré vendredi à l'Associated Press des sources officielles marocaines ayant requis l'anonymat.

Ce passeport a été visé et délivré par l'ambassade du Maroc à Paris.
«Driss Basri a saisi l'occasion du séjour en France du roi Mohammed VI pour solliciter l'obtention du renouvellement de son passeport pour rentrer au pays», précisent les mêmes sources.

Agé de 67 ans, limogé de ses fonctions par Mohammed VI en novembre 1999, Driss Basri était installé dans le 16ème arrondissement à Paris depuis janvier 2004.

L'ancien homme-lige de Hassan II est atteint d'une maladie du foie, qui nécessite une greffe d'organe, selon des documents officiels publiés vendredi par le magazine «Maroc-Hebdo International». Selo ces documents, qui émanent du secrétariat particulier du roi Mohammed VI, le palais royal a pris en charge l'intégralité des frais médicaux de Driss Basri à l'hôpital Paul Brousse de Paris.

Véritable «disque dur» de l'histoire du long règne de Hassan II (1961-1999), Driss Basri, qualifié de «sans-papiers de luxe» par la presse marocaine, avait multiplié ces dernières semaines les interviews à la presse française, espagnole et algérienne pour dénoncer «la persécution» dont il se dit victime de la part des autorités marocaines.

Pour démontrer cet «acharnement» contre sa personne, Driss Basri avance le non-renouvellement de son passeport et les procédures judiciaires pour malversations financières visant directement au Maroc certains membres de son entourage. Interdit d'enseignement à la faculté de droit de Rabat, Driss Basri est également présenté par plusieurs médias ou associations, dont l'association marocaine des droits humains (AMDH), comme ayant une responsabilité personnelle dans l'arbitraire policier ayant caractérisé certaines périodes du règne autoritaire de Hassan II.

«Je n'ai tué personne», «je ne suis pas un ex-dignitaire nazi», «je ne suis pas un félon», «je ne joue pas avec les secrets d'Etat», «le roi, c'est notre bijou, notre diamant, la cerise sur le gâteau. Je le glorifie, je l'embellis, je lui fais tous les liftings», a notamment déclaré l'ancien n2 du rigime pour se difendre.

Mais ses prises de positions publiques, notamment sur la question du Sahara-Occidental, principal sujet de tension diplomatique entre le Maroc et l'Algérie, sur «l'incompétence» des principaux collaborateurs de Mohammed VI, qu'il qualifie de «nains politiques», ou encore sur les islamistes marocains impliqués dans les attentats du 11 mars 2004 à Madrid, ont suscité l'embarras tant de Rabat que de Paris, qui ont invité, sans succès, l'ancien ministre à plus de réserve.

Le roi Mohammed VI, qui a été reçu samedi en tête-à-tête avec le président Jacques Chirac à l'Elysée, poursuit actuellement une visite privée en France.

Source : Associated Press

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